jeudi 19 octobre 2017

La Panique de Cernunnos - Méditations lyriques

Un poème extrait de mon recueil Méditations lyriques :
 
 
La Panique de Cernunnos
 
Perpétuelle expansion du nœud fermé,
Complexe aux bois de Cernunnos entrelacé
En verte frange après les branchages moussus,
Le dragon se confond dans les chênes barbus.
Quand il vient à pas échassés sur ses sabots,
Au détour de la clairière, des marigots
D’un sentier de cerfs ; ou triomphant est juché
Assis en fleur pour la maîtresse du rucher
Son thyrse en caducée à ce serpent offert
Ainsi qu’un trône où Mélusine ouvre sa chair,
Naturel sauvage et sagesse en doux bourdon
Grand Tout bestial accouplé à sa conception !
Vaisseaux de la sylve aux brumes aérienne
Qui court de l’humus dans les noirceurs, souterraine,
Dont la conscience à l’homunculus est semblable
De l’humain par sa double nature insondable,
Il tremble, fœtus dénudé par l’existence
En soi enfouie de sa potentielle omniscience.
 
 
                                         Joël Gissy
 
 

samedi 7 octobre 2017

Au bord du Neckar - Heidelberg

 
 
 
 
Voici donc le poème que j'étais en train d'écrire :
 
Au bord du Neckar
 
L’idéal sacrifié plonge dans son élan
Naïf sanctifié par quelque monstre charmant.
Extase éphémère rêvant d’éternité,
Dans l’œil de la bête, il croit trouver la clarté,
De l’innocence irrésistible cruauté.
Du haut du Golgotha de Heidelberg, tours creuses,
Marchant, songe un souvenir des ruines brumeuses.

 
                                              Joël Gissy 
 
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mercredi 23 août 2017

Soirée poésie au Lazaret de Sète

 
Soirée poésie sous les pins au Lazaret de Sète
 
Le 17 août 2017
 
 
 
Extrait :
 
L'Arbre à papillons
 
Par cette canicule où s’abattent les eaux,
Au soir, quand s’apaisent les diurnes éléments,
Voletant autour des buddleias palpitants,
Les papillons roux semblent de petits oiseaux.
La vanessa, telle une Atlante évanescente,
Se pose en son parfum avant qu’il ne la sente.
L’eau et le feu se battent, flux vaporisants.
 
 
Tragédie ophidienne
 
Clair de lune où murmure la nuit passionnée,
Les Faunes anciens, enfants du Dieu Etranger,
S’ébattent dans la brume. O fête dissipée,
Par le grand soleil dont la cymbale a tonné !
Finies, les joies de l’obscurité parfumée,
Le règne du Serpent de sagesse a sonné.
 
 
                                       Joël Gissy
 
  

dimanche 23 juillet 2017

Les Coquecigrues


Vient de paraître :
 
Les Coquecigrues, recueil de poésie
 
Après Guenizah, le livre des poèmes interdits, les Coquecigrues déploient leurs ailes végétales vers les mondes parallèles de contrées symboliques. Le huitième recueil de la série explore simultanément Egypte ancienne et réminiscences druidiques, temples sumériens et souterrains oniriques, astronomie mythique et géométrie sacrée.
 
 
 
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samedi 24 juin 2017

Les Pierres suspendues

 
A paraître bientôt, le huitième recueil de la série : "Les Coquecigrues".
Extrait :
 
Les Pierres suspendues
 
Le cœur du Sphinx, aux axes de la Pyramide,
Fixe un regard où la précession coïncide.
Des Anciens la géométrie sait leurs refuges,
Cadran astronomique aux quatre dans l’abside,
A têtes d’animaux, éléments ignifuges.
Gizeh gire au Lion, horloge des Déluges.
 
                               Joël Gissy 

 
 
 
 

dimanche 21 mai 2017

Sal(l) "Ute"


Inauguration de la salle des arts de Rammersmatt, le 20 mai 2017 (ancienne mairie).

Grand merci à Ute Marina Delatorre-Ullrich et bon anniversaire !



 
 
 
Au-delà de la Conscience
 
Le prophète inuit, dès qu’il passa sept ans,
Angekok, cessa de voir les monstres ramper
Sous la verrière où vague il aimait à tremper
Son regard parmi les flots bleus. Et ses parents,
 
D’un transport inouï, enfin manifestèrent
Par des danses, l’ivresse et la félicité.
Alors, l’enfant leur dit avec facilité
-Les chamanes anciens longtemps le racontèrent-
 
Les merveilles cachées des mondes engloutis.
Il était des grottes gelées sous la banquise
Et des palais de glace emplis de cliquetis
 
Qu’une lueur vivante en clapotant irise.
Et ses paupières se fermèrent à jamais :
Aveugle et tâtonnant, il alla désormais.
 
 
Fantaisie nocturne
 
Au moment de la nuit où la sylve a des yeux,
Or qu’à l’épuisement s’enrhument les babils
Des courlis ainsi que des sylphes silencieux,
Quand les saules pleureurs écument de leurs cils
 
La vase du marais qui s’endort et pétune
Un nuage estompé par le flambant reflet
Des feux follets mêlés aux rayons de la lune,
Mon souffle est prêt de s’éteindre et mon cœur se tait
 
Comme pour vibrer au chant des chouettes chevêches.
Alors, des constellations d’ondines revêches
Embrasent leurs auras de sinople éclatant
 
Dont la chandelle ubuesque expire en grésillant
Tel un prisme ardent à chaque fois que la brise
Tourne la feuille argent des aulnes qu’elle irise.
 
 
Autophagie lémurienne
 
Dont le nœud amoureux dont l’accord tu se pend,
Comme un cobra sans dents au panier rappelé,
Caprine mutation régressive au serpent,
Se redresse sur son ongle un hominidé
Dont à ses membres noueux grimpe la toison
D’une engeance nocturne, d’un obscur tréfond
Du ciel émergée, antérieure au Poisson.
Marina telle anglaisant son grison chat-pard,
Grand dogue chatoyant, d’anubien avatar,
Qui de son iris fendu guette comme un sphinx
Ou, rentrant au terrier, m’y trouvant un vieux lynx !
D’un faux regard, Cypris déplie le trompe-l’œil
Dont trébuche au pavé l’arche comme un écueil
Des lagons rupestres d’un Enfer de Bruegel.
Et, prisonniers des glaces, les esprits au seuil
Revivant effleurent l’éther membraneux, tel
Un dragon de cristal s’animant au dégel.
 
 
                                          Joël Gissy 

 

mercredi 26 avril 2017

L’Antre du Lynx

 
L’Antre du Lynx
 
  “Du hast dich gewiss auf den Rücken gelegt”   Novalis
 
Sous un chêne ancien dont les racines affleurent
Au plafond du boyau par où il faut ramper
Couché sur le dos, posture au rituel danger,
S’ouvre une grotte dont les stalactites pleurent.
C’est au fin fond d’une sylve crépusculaire
En laquelle souvent je m’aventure, un soir
Parmi les murmures obscurs qui feraient couard
Planant de Wotan la légende millénaire.
 
Joël Gissy 
 
 
 
 
  

jeudi 6 avril 2017

Al Azif

 
 
Al Azif
 
Entendez-vous parfois, dans votre téléphone,
Le crissement d’une phalène assourdissante,
Qui solennel et grave ainsi qu’un glas résonne ?
Et semble, horreur ! murmurer de sa bouche absente :
 
« Il est temps de souffrir, afin d’évoluer.»
Or, la cigale immonde en bourdonnant se meut
Entre les flux de l’insondable éternité
Que perce au fond du néant son regard de feu.
 
                                           Joël Gissy

 
Extrait du recueil Noctifer, Le porteur de nuit :
 
 
 

vendredi 31 mars 2017

Le Rêveur silencieux


Le Rêveur silencieux
 
Le marchand de sable aux avatars hermétiques,
Démon poussiéreux, se reforme et s’enfuit,
Dieu mésopotamien dans la forêt gothique.
Le rêveur silencieux s’oublie sur le sentier
Où vibrent, subliminaux, ses sens, être entier.
Marchant solitaire en des contrées oniriques,
Pente familière, un loup s’approche de lui.
Dans ses yeux, fourmillant, la férocité luit.
A la caverne tourne un chemin concentrique.
 
                                            Joël Gissy


jeudi 16 mars 2017

Fantaisie japonaise

 
Fantaisie japonaise
 
Sur le dos massif d’une tortue torturée
Par les enfants, vers le palais d’Otohimé,
Déesse aux cheveux comme une algue entrelacée,
S’en va le garçon, des mers en l’onde enlisée.
D’un paysage bleuté sombrant, nuancé,
Par des cavernes sous-marines remonté,
L’animal reconnaît sa générosité.
Quand, soudain d’êtres inconnus environné,
Le sage ancien s’oubliant s’est réincarné.
 
                                       Joël Gissy
 
 
 
 

Remise en cause

 
Remise en cause
 
Sur l’océan de sang ténébreux qu’est le monde,
Un caillot s’entrechoque, accident éphémère
D’un naufrage réciproque en accord sincère
Où s’interrompt un temps l’errance vagabonde.
Dessus de la monotonie le planisphère,
L’œil révulsé s’enfonce d’extase à la ronde.
De l’autre enfin se révèle alors le mystère,
En induction introspective et féconde.
 
                                                   Joël Gissy


http://joelgissypoesie.blogspot.fr/p/les-recueils.html

samedi 25 février 2017

Recuerdos

 


Recuerdos
 
Ataraxie géométrique
D’une florale architecture,
Eclot en jets d’eau l’Alhambra.
 
Eternel flamboyant d’harmonie esthétique.
Tamisée d’ombre, souvenir de Tárrega,
S’épanouit l’idéale oasis de culture.
 
                          Joël Gissy
 
 
Découvrir les recueils :
 
 
 

vendredi 24 février 2017

Existence



 
Existence

 
Sapience universelle impossible au néant,
 
S’attire et se repousse en l’être conscient
 
L’atome écarté, devenir indivisible.
 
La matière n’est qu’une introspection sensible.

 
                                            Joël Gissy


 
Voir tous les recueils : http://joelgissypoesie.blogspot.fr/


 

vendredi 10 février 2017

Normalité


Normalité
 
Etonnement soudain
D’avoir un corps humain,
L’enfant reprend conscience
D’une réminiscence.
D’où est-il revenu,
D’un avenir revu ?
Prémonition limite,
L’âme, au dessus, lévite,
Chevelure invisible
Tel un réseau sensible.
Mais la coïncidence
Du désir se condense,
Destin du hasard pur,
Souvenir du futur.

 
                        Joël Gissy
 
                                                                                    
 
Les recueils :
 
 

mercredi 8 février 2017

Dédales païens

 
Dédales païens
 
Labyrinthe en spirale du quartier Sainte-Anne,
Fleurit en son centre une église templière
Comme une rose étoilée de Vénus profane.
A Pfaffenheim, des Druides table de pierre,
Le chemin serpentant s’enroule en escargot,
Traçant la renaissance, or d’un soleil nouveau.
 
 
                                                  Joël Gissy
 

L'Ornière circulaire


Le papillon de nuit que j'avais apprivoisé. Il aimait Chopin...

 
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Extrait du recueil Les Mystères intérieurs, ou l'Arche d'Outanapishtim :

http://joelgissypoesie.blogspot.fr/p/les-recueils.html


samedi 4 février 2017

Comme deux objets semblables n’existent pas...

 
 
Comme deux objets semblables n’existent pas,
La dualité dévie de façon subtile,
Pareille à la coquille en spire d’un nautile.
L’intacte unicité s’ajuste d’iotas.
 
                                      Joël Gissy
 
 
 
 

lundi 30 janvier 2017

Occultis Sanguinem

 
Occultis Sanguinem
 
De branchages inextricables et mouillés
Aux confins d’une contrée de rocs désolés,
Tournoie le château périlleux d’une île morte.
Nul pont-levis pour s’aventurer à la porte
Du labyrinthe clos où dort le roi castré,
Vieux pêcheur tournant de l’Ichthus les clavicules.
Sang de pierre, éclosent en rose les globules.
 

Sensation aurorale

 
Sensation aurorale
 
Saignant avec ses dents le chevreuil qui frémit,
Le sang du seigneur né revient de son oubli.
Wolfdietrich, maître des loups, s’éveille ébloui,
En la sylve entrelacée comme un sarcophage.
Le sauvage remue, secouant le feuillage.
Non loin se meut lentement, transi, le village.
 
                                  Joël Gissy
 
 
 
 

lundi 23 janvier 2017

Au-delà de la Conscience


Au-delà de la Conscience

 
Le prophète inuit, dès qu’il passa sept ans,
Angekok, cessa de voir les monstres ramper
Sous la verrière où vague il aimait à tremper
Son regard parmi les flots bleus. Et ses parents,

 
D’un transport inouï, enfin manifestèrent
Par des danses, l’ivresse et la félicité.
Alors, l’enfant leur dit avec facilité
-Les chamanes anciens longtemps le racontèrent-
 
Les merveilles cachées des mondes engloutis.
Il était des grottes gelées sous la banquise
Et des palais de glace emplis de cliquetis
 
Qu’une lueur vivante en clapotant irise.
Et ses paupières se fermèrent à jamais :
Aveugle et tâtonnant, il alla désormais.
 
                                        Joël Gissy
 

dimanche 22 janvier 2017

Lecture à La Vallée de l'Yonne

 
Armeau, le 29 décembre 2016
 
Lecture à La Vallée de l'Yonne
 
 
 
 
L’Œuf de Serpent
 
                Talisman druidique
 
Cavalier fugitif qui du rocher bondit,
-Et quand il atterrit dans un fracas de feu,
Du pied de la colline, une source jaillit !-
Triomphant, se dressa sur sa queue Anguipède,
Comme un œil intériorisé d’un halo bleu
Tenant la sphère ailée de toute connaissance.
 
Ovin désespéré qui crie sans cesse à l’aide,
Le primate hybride hérita de la sapience.
 
 
Le Dieu à trois cornes
 
Sous les auspices favorables aux Taureaux,
Tel un démon celte ondoyant par les troupeaux,
Berger ancien coiffé d’un tricorne de chair,
Le cyclope à trois cornes veille en un éclair.
Tourbillonnant obscure ainsi qu’en une transe,
Du maléfice, alors, la nuit noire commence.
Dans les brumes parfumées de vapeurs de miel
Sur de verts pâturages dansant comme un ciel,
Le numéro d’illusionniste du réel,
Entre les décors résonne son sombre appel.
Jongleur des lieux, je détourne votre attention,
Ou plutôt, vous la détournez par votre action,
Trigaire épousant d’Ycona le lit du fleuve
Comme un reflet son icône après mainte épreuve.
 
 
Le Chemin Royal
 
Au torse épique ardemment griffant elle,
Chat d’ailleurs le chrême au thyrse s’abat
En cette Othe aux gothiques monastères.
Montant de Jacob la mystique échelle
Révèle au monde évanoui le Bah
Ployant son aile aux souterrains mystères.
 
 
Une larme
 
Dans une forêt de fleurs peuplée de murmures,
Où se condense un ruisseau gonflé de langueur
S’en va l’espoir qui danse sur les flots d’un pleur,
Condamné à l’exil des rêveries futures.
 
Abandonnée, la chastelaine de Vergy
Lance un regard timide et chaste au firmament.
Superbe et solitaire à perdre haleine, au vent
Elle inspire l’éther céleste de l’oubli.
 
Et je me souviens de notre euphorie première,
Quand ma poitrine est pleine d’un feu délétère !
Car l’Amour endormi qui s’enfle et qui se meurt
 
Dans l’origine inapaisée du souvenir
Aux sources de mes yeux ne saurait rejaillir
Qu’à l’effleurement de ton souffle sur mon cœur.
 
 
Attendrissement
 
Je suis pareil à ces hippocampes d’Ilion,
Qui par milliers, amicaux, vont voir les plongeurs
Parmi l’espace scintillant des profondeurs,
Et meurent soudain à la première émotion !
 
Avant de remonter, triste nuée de corps,
Les petits équidés, mignons et pleins de grâce,
Font un ballet aquatique, et plus d’un embrasse
Du bout de sa trompe aimable, en ces beaux décors,
 
Le curieux qui les trouble, et l’aime et l’accompagne.
Alors, vers la lumière ondoyante il regagne,
Porté par l’écume oublieuse aux plages claires,
 
La vaste éternité dont à peine affleurait
Ces myriades de consciences élémentaires
Dont s’éteint en un souffle indistinct le secret.
 
 
                                           Joël Gissy 
 
 
Découvrir les recueils:
 
 
  

vendredi 20 janvier 2017

Déséquilibre parfait

 
Déséquilibre parfait
 
Dans le labyrinthe illuminé de symboles,
L’élu du destin s’avance avec scepticisme.
Sa course de Judas contourne les oboles
Que l’existence éparpille à travers son prisme,
De l’être universel fidèle trahison.
La conscience, œil retourné, cueille l’émeraude
Comme une rose en abyme où il se contemple.
Retourne à son centre, non le Prieur, mais Claude,
Ainsi qu’en un escalier en colimaçon.
La pierre hermétique est devenue le Temple.

 
                                         Joël Gissy