Joël Gissy Poésie
mardi 30 décembre 2025
Les Mains prises
Les Mains prises
Mercure hermaphrodite en sa main vénusienne
Porte un calice où, dessous son aile étoilée,
Se tordent des dragons, tel un triple serpent.
Au plumage d’or, la moitié du roi souffrant
Tient un ouroboros en spirale égyptienne.
Mise en abyme enluminée d’un caducée,
L’hybride empourpré reflète le firmament.
A ses pieds, confondu dans la nature, tient
Le basilic vert, lui offrant, le parchemin.
Alors comment saisir le souris de comptine.
Retombent les fruits mûrs en semence divine.
Joël Gissy
lundi 29 décembre 2025
Dans la tête
Dans la tête
Je vous briserai l’humérus et les fémurs
D’un geste indifférent de télékinésie,
Dans un accès immodéré de priapisme.
Par le calme hurlement de ma goétie,
Raisonnable, se débattra contre les murs
Le long discours de la civilisation.
De la plus pure authenticité, le charisme
Remettra les raisons en place par l’action.
Ou, tel un mandrill écartelé sur le sol,
Te démantibuleras-tu, pauvre guignol ?
Joël Gissy
L’Atavisme réveillé
L’Atavisme réveillé
1.
Le loup
Dans la taïga brumeuse, rode un loup sinistre,
Semblant boitiller dans son pelage de bistre.
Elancé, le canis dirus cherche une proie.
Au loin, la meute affamée hurle, grogne, aboie,
De ses mâchoires écumant aux pluies de fonte.
Le mammouth laineux s’affaisse, est-ce un mastodonte ?
Errant par les marais glacés de Sibérie,
A pas échassés, croît sa généalogie.
Un œil glauque observe encor le gardeur de rennes,
Terreur ancestrale aux instincts d’ombres malsaines.
2.
L’homme
Mais à présent, imaginons
Un humain dans ces conditions.
Quelle magnifique innocence
Que cette bête libérée !
Ce que serait la conscience
A la source vive abreuvée.
Joël Gissy
dimanche 28 décembre 2025
Métempsycose animale
Métempsycose animale
D’Inde, la mangouste parlante,
Gef, paraissait intelligente.
Et, pour se moquer du fermier,
Erudit mais désargenté,
Le comparant aux personnages
De Dickens en nombreux langages.
Fantôme incarné en rongeur,
Ne tuant jamais les souris,
-Il avait le meurtre en horreur.-
Chassait les lapins étourdis,
Agrippant ses petites pattes.
Un peu comme Sredni Vashtar,
Friand d’offrandes écarlates,
Egorgeant la cousine affreuse,
Créature majestueuse.
Flotte comme un air de sitar.
Joël Gissy
La Règle d’airain
La Règle d’airain
Les illustres explorateurs de l’inconscient
Sont pareils, dans leur connaissance, au duc de Zhou.
S’éveille au rêve en biais, lucidité d’un fou,
L’humain, comme exilé d’un monde plus vivant.
L’autre explore un ruisseau, des forêts féeriques
Aux lumineuses fleurs et des maisons bizarres,
Des arabesques d’or et d’immense portiques,
Et le familier se superpose à l’étrange.
Mais un gardien menaçant, soudain, le dérange,
Tel un Maître des Portes, en des instants rares,
Au détour dallé du labyrinthe anguleux
Où, sur sa face en origami cartonneux
De valet de carte, un déluge éternel pleut
Ainsi l’orage latent d’une Maison Dieu.
Dimensions à étages horizontales,
L’âme voyage aux limites subliminales
Comme en un jeu de go cubique et gigantesque
Que traverse son imagination dantesque.
Le vagabond s’émeut, coulissant, qui s’imbrique,
Par les couloirs d’un casse-tête stratégique.
Joël Gissy
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