vendredi 23 février 2024

Hendécasyllabes dantesques


 Hendécasyllabes dantesques 

Des profondeurs de la mer et des forêts 
Du Gabon se révèlent d'anciens secrets. 
Un serpent océanique au troisième œil 
D'une grotte ignorée se tient sur le seuil
Devenant un triton chevauchant l'écueil. 
La sirène Ipeti vit dans la Dola, 
Douleur d'éternité qui la consola. 
D'une autre dimension revient Cousteau, 
A la main serrée au célèbre couteau. 
Le cyclope flamboie de son orbe rouge 
Ainsi qu'un périsprit frappé de sa gouge. 

                                   Joël Gissy


Ecouter le poème : 




                                               Photo Serguei Tomakov

Hiéroglyphes runiques


mardi 6 février 2024

Euaggelion

 εὐαγγέλιον 

      Euaggelion  

Petite Vangelyia, berges de Stroumitsa,
Prise par la tornade, est née Baba Vanga
Que le sable éblouissant d’un souffle aveugla.

Bonne Nouvelle, explicita l’ordre accompli
Par sa réalisation, vint le repli
Ouvert soudain parmi le Cosmos infini.

Auguste onzième au cycle semblant diasyrme,
La perte de mémoire annoncée se confirme.
Mais, massorétiquement, reviendra la mirme.

   Joël Gissy



lundi 22 janvier 2024

La Fonte d'un cœur


La Fonte d'un cœur 

Les tréfonds ravagés de mon âme incomprise
Sont un pays de sable où s'étale, morose,
Un orage étoilé plein de vapeur grandiose.
Et de ces pleurs épandus comme par la brise
D'un insaisissable et tempétueux baiser
Dont le spasme éperdu, pareil à une crainte,
Se referme en le vide, a perdu son étreinte.
Rongé par ce crachin, le vieux tertre affaissé
S'effondre peu à peu, et se recroqueville
Tel un sucre égoutté lentement sur l'absinthe.
Et son doux regard perce en mon sein naufragé
Tandis qu'au centre l'éclair de mille yeux pétille,
Reflété au noir firmament de sa pupille.


                                   Joël Gissy 




dimanche 21 janvier 2024

Vieillerie


Vieillerie 

J'ai dû commettre des horreurs,
Massacrer, arracher des cœurs,
Me vautrer, tel Gilles de Rais.
Adieu beaux jardins suspendus 
Et temples aux couloirs secrets,
Espoir des chevaliers perdus
En de faériques forêts.
Dans le cercueil d'un corps, claqué
Ainsi qu'une porte, emmuré
Au noir cachot des indiscrets,
Fracassé à travers le vide
En un siècle si stupide.

                            Joël Gissy 



L'inhumation précipitée, Antoine Wiertz, 1854. Musées royaux des Beaux-Arts de Belgique, Bruxelles / photo : J. Geleyns - Art Photography