samedi 16 août 2025

Poésie et Musique au Lazaret de Sète


Poésie et Musique au Lazaret de Sète, août 2025, avec Denis Carnevali.

Inspiration d’Or

Le Monde s’organise en immense égrégore
Né des profondeurs de l’inconscient collectif.
Palingénésie mue d’un courant primitif,
La pulsation s’accroît toujours avant d’éclore.
L’existence, en réification théurgique
Peuplée de tulpas, prend forme, aura de musique
Dont l’onde s’alourdit, décantée en matière
Vibrante et condensée ainsi que la lumière.
Rayons ultraviolets d’un chant d’infrabasse,
D’autres dimensions bien plus évoluées
Rêvent, tel un démiurge en vivantes pensées
Et l’esprit dans soi-même infiniment trépasse
Où l’Unique évolue à travers les regards
Tentaculaires de chaque être en des hasards
Dont la coïncidence accroît la perfection
Au détail près de sa démultiplication.




De grandine et tonitruis

Agobar, savant et sage, avait prévenu
Son Grand Empereur que le temps était venu.
Charlemagne ainsi connut le Peuple de l’air,
Anges intermédiaires d’un monde inconnu.
Voguant sur les nuages, leurs vaisseaux d’éclair
Dévastaient les champs de signes par leurs auras,
Qui font penser aux géoglyphes des Nazcas.
Son petit-fils... Les Ægyptiens, avaient tout vu.
Parfois, ils enlevaient des témoins de valeur,
Afin de nous expliquer leurs intentions.
On fit hisser des mâts pleins d’incantations
Afin de leur souhaiter naufrages et malheur.

                                  Joël Gissy

lundi 4 août 2025

Egarement féerique


Egarement féerique

En ces boyaux sans voûte aux pierres descellées,
Où par endroits lézardent d’étroits escaliers
Le long de murs brisés aux pans irréguliers,
Trompe-l’œil de portes en secret recelées,

Je sens, lorsque le soir ténébreux et voilé
Recouvre et dissimule ainsi qu’un noir suaire
Le sillon destructeur des climats, enlevé
Par un vent frais et fort, chevauchée séculaire,

Revivre dans mon sang qui palpite, un écho
D’idéal noble et pur des temps chevaleresques
Qu’en mon esprit des trompettes de Jéricho
Font sonner puissamment de leurs accords tudesques.

Dans la nuit silencieuse où flotte un brouillard lourd,
Une lueur, soudain, dans l’air humide et sourd
S’épand, troublante et mince, telle une ouverture.
Vers la sylve enchantée de gloire et d’aventure,

Je découvre un obscur et tortueux sentier.
-Entendez-vous au loin, chevaliers valeureux,
Qui hurle dans la brume au pas d’un frêne creux,
La sorcière des bois au groin de sanglier ?

Sa face brune halée par un terreau malsain
Se crispe en un rictus affable et pathétique
Pour vous inviter tous à sa fête lubrique :
« Venez, doux paladins, en mon frais souterrain

Qu’embroussaille un rideau chevelu de racines,
Goûter aux voluptés sauvages et divines
De mon corps décharné. »
                                           Le tumulte blanchâtre
Des chutes seulement retentit, or qu’un pâtre

Attardé sur la rive aux flots crépusculaires
De sa flûte âpre siffle une ancienne romance.
Un guerrier dormant àson roc recommence
Les mêmes tours sempiternels et solitaires.

Joël Gissy


Noctifer, Le porteur de nuit, BoD, 2014

samedi 26 juillet 2025

Scrupulus


Scrupulus

Le sacrifice arde au jour antépénultième,
Tel un soleil stagnant d’un reflet léonin.
Se scinde la sphère ainsi qu’en son cube un chrême
Déployé royalement dans une main,
Comme une rose en pentagone prismatique.
L’hypostase amplifie l’hypothèse des hontes,
Ecrasant la conscience en effort pathétique.
Bourdonne l’essaim mélodieux des Archontes,
Abaissant les couleurs de sa vibration
Jusqu’à la lourdeur de la réification.

                         Joël Gissy


Le Songe du Fou de pique


Le Songe du Fou de pique

Dans une forêt vert-luisante,
Court, gloussant, un petit ruisseau
Qui scintille, eau phosphorescente.
Mon rêve en son lit va d’îlot
En rocaille, intrusant un monde
Parallèle ainsi d’une porte
Féerique en charmille profonde.
Passée, sèche la maison morte,
Par des contrées en filigrane
Que mon exploration profane.

                      Joël Gissy






Le Chant des Sirènes


Le Chant des Sirènes


Epousent les naufragés des Mermaids delphiques,
Cunéiforme, les Danaïdes celtiques.
Les momies songent des pyramides guanches ;
L’alchimiste lit de sa pomme d’or les tranches.


                     Joël Gissy

                                                    Les Coquecigrues, BoD, 2017