mercredi 27 décembre 2023

A l'orient

  
A l'orient

Chaque humain possède un petit soleil en lui.
Le cœur emprisonné dans la cage ossifiée,
Naissance, exaltée de l'âme purifiée,
Périple infini des Portes vers l'Amenti,
Par un choix difficile, advient, régénérée.
Dans la statue divine ainsi que l'ouchebti,
Le voyage revient à soi s'il est fini.

   Joël Gissy 




vendredi 22 décembre 2023

Les hippocampes


Attendrissement
 
Je suis pareil à ces hippocampes d’Ilion,
Qui par milliers, amicaux, vont voir les plongeurs
Parmi l’espace scintillant des profondeurs,
Et meurent soudain à la première émotion !
 
Avant de remonter, triste nuée de corps,
Les petits équidés, mignons et pleins de grâce,
Font un ballet aquatique, et plus d’un embrasse
Du bout de sa trompe aimable, en ces beaux décors,
 
Le curieux qui les trouble, et l’aime et l’accompagne.
Alors, vers la lumière ondoyante il regagne,
Porté par l’écume oublieuse aux plages claires,
 
La vaste éternité dont à peine affleurait
Ces myriades de consciences élémentaires
Dont s’éteint en un souffle indistinct le secret.
 
                                     Joël Gissy

jeudi 21 décembre 2023

La Chanson


La Chanson

Pascal disait : "Bien souvent, qui
Veut faire l'ange fait la bête."

Je le sais tellement, à en crier ma tête,
Intérieurement, de fureur, mon ami !

Hélas, les joies sont tristes,
D'où viennent leurs artistes.

                     Joël Gissy 


   A 2h30 du matin, le 21 décembre 2023

mercredi 20 décembre 2023

Sylve chthonienne


Sylve chthonienne

Dans la doline du Guangxi,
Parmi les fougères velues,
S’ébattent des guêpes dentues. 
Vapeurs des forêts primitives.
Quand on s'imagine assailli
A coups de dards et d'incisives.

                      Joël Gissy 




jeudi 14 décembre 2023

Notre optimisme quotidien


 Notre optimisme quotidien 

Alors, tous partis pour la danse de sinoque !
Si non, c'est d'oc, affreux trouble obliqué qui toque !
Venez, la fête insidieuse a commencé 
En fermentation stomachique, à ergoter.
Dame Troffea danse au milieu de la scène 
Ordonnée par les prélats de la Sainte-Cène.
Le piètre éructe. En panique, extase mortelle,
Agonise, panesque enzyme aux os charnelle.

                               Joël Gissy 




mardi 12 décembre 2023

Le Magicien secret


Le Magicien secret 

Au loin, on entend battre le kundu.
Soudain, silence. Au harpon d'un pipeau,
Le paradisier s'abat d'un coup.
Orné d'un plumage tel de l'oiseau,
Sortant du bosquet, le sorcier papou
D'un pas, visage, fond en flaque d'eau.

                               Joël Gissy 



mardi 28 novembre 2023

L'Extase inversée

 

  L'Extase inversée 


Dame si charmante, or
Advint Nefer-tari.
Car la Maison de Hor',
Fleuve à jamais tari.
Le nain Bès, en coin, rit,
Repoussant un esprit.

   Joël Gissy 

   La nuit du 28 novembre 2023



Le Rossberg - Thann


 Le Rossberg

                                  Montagne de Thann

Petit oiseau attaché par la patte, appelle
La fée prisonnière. Epuisant sa voix frêle
Du fond de la grotte à la Montagne des Roses,
Gardée par l'énorme crapaud cracheur de feu,
L'entend du creux de son arbre un berger lépreux.
Libérée, après plusieurs métamorphoses,
La sylphide sema des gouttes de rosée
Aux quatre éléments de la prairie enchantée,
Guérissant le sauveur qui de sa preuse hache
Avait fendu le crâne du monstre avachi.
Mais les chevaux sauvages de la crête ont fui.
Nul ne sait où la porte refermée se cache.

                                   Joël Gissy 



lundi 27 novembre 2023

Dans mon sommeil


Dans mon sommeil 

Aux verdeurs de la pleine lune,
Egyptienne roue de Fortune,
Dans l'intimité forestière 
Du ruisseau comme une frontière 
A l'orée près du petit lac,
Cueillir des crevettes d'eau douce.
Murmure ainsi qu’une secousse
L'onde où s'imagine un ressac.

                         Joël Gissy 

                      Le 27 novembre 2023





jeudi 23 novembre 2023

Dryas


Dryas

Avant la première occasion, Zep Tepi,
Zéphyr primordial d'un continent englouti,
L'Histoire a répété sa mémoire en sanskrit.

La Terre Noire a formé le nom de Chimie  Le serpopard sépare, matière ennemie,
Les principes ainsi qu’un Diable d'envie,

Double aimant. Par synchronicité : Voici l'Homme,
Etoile mise en abyme, tranchant la pomme,
Tel un Druide, où la Connaissance se consomme.


                                 Joël Gissy 


mardi 21 novembre 2023

Trachypithèque


 Trachypithèque

Au milieu de sa crinière dorée,
Un petit visage au regard de fée.
Expression d'intelligence, un langur
Pour éviter l'humain travaille dur.
Mue vers la solitude évoluée,
Ne l'approcha seul un cœur le plus pur.

                        Joël Gissy


Le visage d'une prairie


Le visage d'une prairie

Nouveau-né d'un courage, éclate
Le petit sourire de l'herbe 
Poussant en verdoyante gerbe.
Floraison d'un bulbe écarlate.
Mystère des jardins d'Hécate.

                    Joël Gissy




Atavis et Armis


Atavis et Armis

Chassés comme des bannis repoussants,
Les Pauvres chevaliers pourissants
Déchiraient leur chair à travers les vents.

La bravoure immaculée de cet ordre
Que les sables à force de les mordre
Ont éventé en poussière, à se tordre

Son piètre bras, fonçant jusqu'à la fin
D'un galop qui seul peut être serein,
Par Lazare élevés, mirage saint.

                       Joël Gissy 


dimanche 19 novembre 2023

Panégyrique

 Extrait de mon recueil Sépulcres



Le Néant du Non-rien






Version originale du poème :

https://youtu.be/Yw6c1zZmQKA?si=1oUgtFliB3CuAiXB


Traduction :


Le Néant du Non-rien

La vie est en soi contre la disparition absolue.
Je le néant du non-rien.
Permettez-moi de boire toujours à la source 
sans cause et sans conséquence.
Que l'éternel inviolable respire à travers moi.

                          Joël Gissy


"Néant", dans le vers 2, est à comprendre en tant que verbe


Ma grotte secrète


Ma grotte secrète


Marchant sur le chemin par le Gouffre du Diable,
J’aperçus un bosquet de coudriers tordus.
Je me dis : « C’est une forêt de sorcières ! »
Et je m’enfonçai dans la sylve inextricable.
Une caverne ronde entrait dans le talus,
Chargée de lierre, de mousse et de fougères.
Un joli petit sapin poussait à côté.
M’accroupissant dans le noir terreux, j’y entrai,
Puis, pas à pas, aux lueurs du briquet, j’avançai.
Jusqu’à cette nuit, je n’avais jamais osé
Aller jusqu’au fond de la galerie, de peur
Qu’elle ne s’effondre, quand j’entendis le pleur
De l’aimée recroquevillée, pour l’embrasser.


Joël Gissy


lundi 6 novembre 2023

Les Immortels

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      Les Immortels

          Le Sage sarde avait raison.
            Sur la petite île Icaria,
              Comme en un recoin maya,
                Les immortels rient à foison.
                  Fixe un vol d'Icare capté
                    Le destin de Nooucapté.
                      Le serpent se love dans l'eau.
                        Tel un écho de l'Au-delà,
                          Sourd d'en bas la vie vers l'en-haut.


                            Joël Gissy 


                            samedi 4 novembre 2023

                            Recuerdos

                            Musique avec les poèmes : 
                            Recuerdos de la Ahambra


                            Recuerdos
                             
                            Ataraxie géométrique
                            D’une florale architecture,
                            Eclot en jets d’eau l’Alhambra.
                             
                            Eternel flamboyant d’harmonie esthétique.
                            Tamisée d’ombre, souvenir de Tárrega,
                            S’épanouit l’idéale oasis de culture.







                            Ivresse architecturale

                            Dans la sérénité de l’Alhambre à Grenade,
                            Par les salles sculptées, lumineuse façade,
                            Comme une végétation minérale au mur.
                            Là-bas, pas un passant. Le silence était pur.
                            Et les dimensions s’enlacent, d’un derwich.
                            On dirait une conception du haschisch.

                               Joël Gissy


                            mercredi 1 novembre 2023

                             Athanor céphale  


                            Tiers œil d'Horus dans le centre du crâne,

                            L'intuition l'intelligence profane.

                            La rose du chien, renfermée, se fane.

                            Se regarde son reflet dans la sphère

                            Ainsi que l'inextricable colère

                            Mise en abyme de la frontière.

                            Pensif, comme la sagesse de l'âne,

                            Se prend le front où perce la lumière.

                            Lance ta perle à un potamochère,

                            Afin d'accomplir un divin mystère.

                            Un sourire introverti se ricane.


                               Joël Gissy 




                            mardi 31 octobre 2023

                            Quintil d'Orion

                             

                            Quintil d'Orion 


                            La constellation du Rhinocéros,

                            Ainsi qu’un chasseur, ceinture son os.

                            Se dématérialise le Logos

                            De l'Anima morte, inimaginée.

                            La glande pinéale est calcifiée.


                               Joël Gissy 



                            dimanche 29 octobre 2023

                            Directement


                               Directement 


                            L'Enfer, n'y suis pas aller voir.

                            Le Père Brune ainsi parla !

                            Ce n'est pas un global miroir.

                            Tout un monde est passé par là.


                               Joël Gissy 


                            samedi 28 octobre 2023

                            Louange vibrante


                            Louange vibrante


                            En des tréfonds impurs, mon âme s'inquiète.

                            Entre la Lune et Mars, la douce Habuhiah,

                            Adorable, triomphe de sa calme aura.

                            Il est une petite et sage violette.


                            Joël Gissy 



                            mercredi 25 octobre 2023

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                            Ceux des Profondeurs

                             

                            Ceux des Profondeurs


                            Hommes écailleux, un peuple halieutique

                            Descendu des étoiles, aux yeux fixes

                            Perçant l’obscurité d’or, sombres Nixes,

                            Aux confins méridionaux de l’Afrique,

                            Trouvèrent une atmosphère aquatique.

                            Les dieux d’Innsmouth s’en vont, éclair oblique.

                            Le racontèrent encor les chamanes

                            De la Terre, en traversant les membranes

                            Des temps et de l’espace comme un songe

                            Dont l’arc en deçà du réel se plonge.


                                                           Joël Gissy





                            Un de Ceux des profondeurs, Borja Guillot






                            L'Essor

                             

                            L’Essor


                            Si l’Artiste ne se vêt d’un mépris féroce

                            Comme une citadelle aux splendeurs sans clarté,

                            Il se condamne à mourir recroquevillé.

                            Se déploient les voluptés d’un Enfer précoce.

                            Par un élan d’innocente amour transportant

                            L’estime altruiste illusoire au firmament,

                            Tombe, cri muet d’un puits sans fond, l’inspiré,

                            Par cette prison, tout seul, obscure aspiré.


                                                             Joël Gissy



                            mardi 24 octobre 2023

                            Poèmes de saison


                            Les Recoins


                            Mon crâne aux yeux luisants de Halloween,
                            Durlìbs, ricane, odieuse betterave,
                            Au passage inconnu. Tel un vieux Djinn
                            Derrière un buisson, soupirail de cave,
                            Rumine ainsi qu’un chaudron bouillonnant
                            Ses ruses, un Faune fou revenant.



                            Les betteraves grimaçantes, une tradition ancestrale d'Alsace-Moselle. Photo DNA
                               

                            Réhibernation

                            Revoici l’ombrageux temps de Sainte-Walpurge.
                            La sorcière avec ses sœurs danse à la gibbeuse
                            Lanterne, dans la nuit, d’une courge creuse.
                            La nature abreuvée de ses sueurs se purge.

                            Si, malgré le froid sanglot d’un lointain liturge
                            Evoque dans la pénombre amère et pieuse
                            Les frissons grelottants d’une plainte brumeuse,
                            Cri suppliant le pardon d’un cruel démiurge.

                            D’un temple effondré le Druide réincarné
                            Voit, brandi vers la Lune à l’Arbre, un nouveau-né.
                            Sur la source où jadis bouillonnait dans la bise

                            Le ménisque, irisé d’un frisson doux d’ardeur,
                            Remonte, en chevelure sanglotant d’un pleur,
                            Enchevêtrée des temps, l’ondine qui s’enlise.


                               Joël Gissy 


                            Waouh



                            Waouh

                            Il m'appelait, d'où sais-je ? d'un puissant "Waouh !",
                            Perdu dans les herbages, mais comme à deux pas.
                            Gris pâle ébouriffé, il sautilla soudain.
                            Etait-ce une grive, un esprit jeune, un hibou ?
                            Dans les verts frissons éduvetés du frimas,
                            Guidé par la confiance que donne la faim,
                            Il bondit, se blottissant, au creux de ma main.
                            Un petit godet d'eau, quelques miettes de pain,
                            Rendirent la force éphémère avant le glas.
                            D'une beauté bovine, ah ! mièvre gentillesse, 
                            D'un geste nonchalant, stupide maladresse !
                            Par une tasse brûlante au sol écrasée,
                            Il gisait près d'un fauteuil, la patte brisée.

                               Joël Gissy 



                            vendredi 20 octobre 2023

                            Le Roseau, le pain et la vipère

                             

                            Le Roseau, le pain et la vipère


                            Un double vase ovoïde enclos fécondant

                            Il y a six-mille ans les limons primitifs,

                            Bateaux à rames portant chacun deux moudhifs,

                            Petits cabanons de roseaux prédynastiques,

                            A l’ombre d’un frais papyrus, communicant,

                            Semble l’arche d’un Sumérien survivant.

                            La brise sur le Nil se fige en zigzagant,

                            Tels des hiéroglyphes en soupirs cinétiques.

                            Voile improvisée par un tissage savant,

                            S’est levé le velum végétal dans le vent.


                                                              Joël Gissy




                            Bitis gabonica


                            Bitis gabonica 

                            De la sylve au lagon,
                            Comme tout au Gabon
                            Mysticisme puissant,
                            La vipère endémique,
                            D'un pouvoir alchimique,
                            -Se fixe, éternité,
                            L'instantanéité.-
                            Coagule le sang.

                                              Joël Gissy 


                            dimanche 15 octobre 2023

                            Lecture en miroir

                            Lecture en miroir


                            La Connaissance, ordre infini

                            D'une tradition souterraine,

                            Mélodie de la Sainte-Cène 

                            De Leonardo da Vinci,

                            Résonne entre les petits pains 

                            Et des douze Apôtres les mains.

                            Tel un mantra, ou d'un carnyx,

                            Ou d'un chamane en infrabasse,

                            Remonte l'accord du Phœnix.

                            Des temps harmonieux de l'espace

                            S'unissent les variations

                            Au delà des perceptions.


                               Joël Gissy 


                            Ivresse du moment, persan

                            تو لحظه ی مستی

                            من حاضرم.

                            میوه رسیده

                            بیرون آمده از باغ


                            Ivresse du moment.

                            Je suis prêt.

                            Les fruits sont mûrs,

                            Hors du jardin.


                            Joël Gissy

                            vendredi 6 octobre 2023

                            Mon minuscule comparse


                            Mon minuscule comparse


                            Phosphorescent comme un buisson vert,

                            S'est caché le petit mouton de mer.


                            Et, peut-être,

                            Mon ami

                            D'un demi 

                            Centimètre,


                            L'instant d'un tour de lumière où reluit

                            Un double point noir scrutant dans la nuit

                            De l'abysse embrumé, cactus hirsutes,

                            L'intrus qui remue le sable en volutes

                            Semblant des fumées d'or, notre limace,

                            Gracieusement des tenèbres s'efface.

                             

                               Joël Gissy



                            mercredi 27 septembre 2023

                            La Robe blanche


                            La Robe blanche

                            Au battant de la vitrine d’un antiquaire,
                            Sa blanche silhouette avait franchi les mondes.
                            Séductions sans retour des âmes vagabondes !
                            J’y retournais souvent chiner quelque patère,
                            Livre ancien ou bouffarde, or qu’un jour m’avertit,
                            Ouvrant d’elle un registre, le vieil érudit.
                            Givre d’une ambiguë fraîcheur cadavérique
                            Aux longs cheveux sur chair de cendre carbonique,
                            Dont semblent effacés les reflets d’or en albe
                            Sur la fragilité d’un putrescible galbe.
                            La malédiction dès ce temps pour le rite,
                            Où il cherchait mon nom, avait été inscrite.

                                                                    Joël Gissy


                            Extrait de mon recueil Les Mystères intérieurs ou l'Arche d'Outanapishtim, 2016

                            Voir les livres


                            Image : La fille qui a affronté ses démons, Nho Eskape



                            Les Momies hurlantes

                             



                            Ondoiement des couleurs




                            L'hypostase au corps cristallisant des chakras,
                            De Sephiroth, clouent la divine acupuncture.
                            De l’Univers, le coffret ouvre sa structure
                            Comme un dodécaèdre où l’œil du druide, à ras,
                            Contemple par son prisme un berger d’Arcadie.
                            Dont l’échelle de Jacob crypte ses recoins,
                            Un récit cunéiforme avertit les oints
                            D’au Déluge suivant des Archontes l’envie.


                                                              Joël Gissy


                            samedi 23 septembre 2023

                            La Fonte d'un cœur


                            La Fonte d’un cœur

                            Les tréfonds ravagés de mon âme incomprise
                            Sont un pays de sable où s’étale, morose,
                            Un orage étoilé plein de vapeur grandiose.
                            Et de ces pleurs épandus comme par la brise
                            D’un insaisissable et tempétueux baiser
                            Dont le spasme éperdu, pareil à une crainte,
                            Se referme en le vide, a perdu son étreinte.
                            Rongé par ce crachin, le vieux tertre affaissé
                            S’effondre peu à peu, et se recroqueville
                            Tel un sucre égoutté lentement sur l’absinthe.
                            Et son doux regard perce en mon sein naufragé
                            Tandis qu’au centre l’éclair de mille yeux pétille,
                            Reflété au noir firmament de sa pupille.

                                                        Joël Gissy


                            Extrait de mon recueil Ouroboros, 2015




                            lundi 11 septembre 2023

                            Mandala convexe




                            De chaque instant le passage
                            Crée un nouveau paysage.
                            D'une infime éternité,
                            Le trépas, photographié,
                            Imprime en soi sa mémoire
                            Comme en une chambre noire
                            Dont le miroir en rayons
                            Structure les percussions.

                                             Joël Gissy



                            dimanche 10 septembre 2023

                            Ecouter mes poèmes


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                            Autodétermination

                             
                            Autodétermination


                            Multiplication de la structure première,
                            L’Hydre du Dragon remonte au jour de lumière,
                            Fauve reflet se confondant à sa frontière.
                            Le Prince de ce Monde, abyssales splendeurs,
                            Aquarius de Tomasz Alen Kopera,
                            Trône tel un démiurge aux desseins vengeurs.
                            L’homme, éclairé, du cortège obscur s’arracha
                            Comme un écho méditant dans les profondeurs.
                            Empoisonné par un esclavage retors,
                            Le guerrier déchaîné poignarde son remords.
                            Retournant son courage à vif d’un cœur plaintif,
                            Triomphe dans la nuit le rayon primitif.


                                                  Joël Gissy


                                                                           Deserter, Tomasz Alen Kopera


                            Gestation d’Agrigente


                            Gestation d’Agrigente


                            Une existence,

                            Taureau d’airain

                            Où la conscience

                            Sursaute en vain,

                            Sans fin retourne,

                            Semblant bercée,

                            Viande arrachée.

                            Orgue où la transe

                            D’un corps séjourne,

                            L’écorché danse !

                            Moloch, s’enfourne

                            Depuis l’enfance,

                            Le sifflement,

                            Concave hurlant

                            Dont l’harmonie

                            Chante sa vie.


                                        Joël Gissy

                            Diagonale

                             

                            Diagonale


                            Le Lion de Saturne a croisé la venue
                            De Vénus, avatar d’Astaroth couronné.
                            La Nymphe de la Nuit se baigne de ténèbres.
                            Le ciel irradie le fronton de la statue.
                            Vairefils au Gonfanon, laçant ses doux zèbres,
                            Egalise en contournant le creux échiquier.
                            Au solstice, a percé le pauvre chevalier.
                            Mais, sous la structure, oubliée, sommeille l’Arche
                            Dont le symbole imite en rythme cette marche.

                                                         Joël Gissy

                            Réorganisme

                             
                            Réorganisme

                            Je ne serai plus jamais sage,
                            Tel un démiurge sans image.
                            A l'inverse mire un sapient
                            Dans un univers inconscient.
                            Idole inconnue des prophètes,
                            Se répètent les sombres fêtes,
                            Illuminées par le néant
                            D'un Chaos au cœur tussilage.

                                                 Joël Gissy


                            Mami Wata

                             
                            Mami Wata

                            Le cheval du fleuve, en souplesse,
                            Comme un ventre de la déesse,
                            De son bulbe pensu renverse
                            La barque instable où, pensif, perce
                            Un regard fendu globuleux.
                            Ténébreuse et douce caresse,
                            Sublime, ondoie dans ses cheveux
                            Un serpentement langoureux.

                                                Joël Gissy


                            Le Chant de l'Eau

                             

                            Le Chant de l'Eau

                            Géométrie de la matière aquatique,
                            Se cristallise le verbe en émotions.
                            Réseau de démultiplication mimétique,
                            Fleurissent les exponentielles passions
                            Dont la vivante structure, yantra, se complique.
                            Mais l'hexagone étoilé d'un flocon liquide
                            Semble battre ainsi qu'un organisme limpide.
                            Harmonie de démultiplication fractale,
                            Se recompose à l'infini comme un message
                            La nostalgie sublimée d'éternels remords.
                            Car, ainsi s'infiltrant, la source primordiale,
                            Insinuée de tout organisme propage,
                            Tel un écho, sa résonance par les corps.

                                                            Joël Gissy



                            Chouetton


                            Chouetton

                            Petit potoo voleur des âmes,
                            Hibou spectral d'Amazonie,
                            Sur un tronc fendu se fondant,

                            Aspirant l'esprit par le nez,
                            Gloussant de sa moelle sucé,
                            De l'endormi paralysé.

                            Tremblants fantômes dans les flammes
                            Des marais de l'Alémanie,
                            Et s'enfuit la chouette en rêvant

                            Par l'indiscrète obscurité
                            D'une secrète cavité
                            Happant un souffle épouvanté.

                                         
                                                      Joël Gissy


                            lundi 28 août 2023

                            Sigil vaudou

                            Cliquez pour agrandir :




                            Tiankeng - gouffre céleste

                             

                            Tiankeng

                                Gouffre céleste


                            Décantation d'un fin réseau de brume,

                            La forêt souterraine du Guangxi,

                            Karst de la méridionale Chine,

                            Se déploie, telle une vaste doline.

                            Soudain, comme un effleurement de plume

                            Frissonne par un rayon ébloui.

                            Monde intemporel d'un écrin rupestre,

                            Se rêve une clairière extraterrestre.

                            Entre les lacs d'arbustes biscornus,

                            Volettent des insectes inconnus.

                             

                            Joël Gissy



                            Bocca della Terrore


                            Bocca della Terrore


                            Entre une muraille où la nature a repris

                            Les droits de sa sauvage extase vénérée,

                            S'ouvre l'antre égaré des sylvestres esprits,

                            Temple inconnu d'un sous-bois étrusque. Oubliée,

                            De la matrice ignée d'une caverne antique,

                            Ressurgit une immémoriale panique.

                            En montant par les marches dévorées de lierre,

                            Par la bouche écartelée d'un masque tragique,

                            On aperçoit un petit autel de pierre.


                            Joël Gissy


                            lundi 7 août 2023

                            Lectures en musique vacances à Sète Lazaret

                            Lectures de poésie en musique. 

                            Mes poèmes avec des chansons interprétées à la guitare par Denis Carnevali. Demain, mardi 8 août et   jeudi 10 août à 11h15 au Lazaret de Sète sur le kiosque.




                            vendredi 4 août 2023

                            Village


                            निरन्तरान्धकारित-दिगन्तर-कन्दलदमन्द-सुधारस-बिन्दु-सान्द्रतर-घनाघन-वृन्द-सन्देहकर-स्यन्दमान-मकरन्द-बिन्दु-बन्धुरतर-माकन्द-तरु-कुल-तल्प-कल्प-मृदुल-सिकता-जाल-जटिल-मूल-तल-मरुवक-मिलदलघु-लघु-लय-कलित-रमणीय-पानीय-शालिका-बालिका-करार-विन्द-गलन्तिका-गलदेला-लवङ्ग-पाटल-घनसार-कस्तूरिकातिसौरभ-मेदुर-लघुतर-मधुर-शीतलतर-सलिलधारा-निराकरिष्णु-तदीय-विमल-विलोचन-मयूख-रेखापसारित-पिपासायास-पथिक-लोकान्


                            La cité toujours assombrie,

                            Semble poindre, lotus lointain,

                            Nectar d'une danse transie.

                            Les douceurs de ce philtre amer !

                            Couche en un arbre trop malsain,

                            Enraciné dans le désert

                            Par une dentelle infinie,

                            Le rythme se démultiplie.


                            Joël Gissy


                            Titre :

                            -jaṭila-mūla-tala-maruvaka-miladalaghu-laghu-laya-kalita-ramaṇīya-pānīya-śālikā-bālikā-karāra-vinda-galantikā-galadelā-lavaṅga-pāṭala-ghanasāra-kastūrikātisaurabha-medura-laghutara-madhura-śītalatara-saliladhārā-nirākariṣṇu-tadīya-vimala-vilocana-mayūkha-rekhāpasārita-pipāsāyāsa-pathika-lokān