mercredi 27 septembre 2023

La Robe blanche


La Robe blanche

Au battant de la vitrine d’un antiquaire,
Sa blanche silhouette avait franchi les mondes.
Séductions sans retour des âmes vagabondes !
J’y retournais souvent chiner quelque patère,
Livre ancien ou bouffarde, or qu’un jour m’avertit,
Ouvrant d’elle un registre, le vieil érudit.
Givre d’une ambiguë fraîcheur cadavérique
Aux longs cheveux sur chair de cendre carbonique,
Dont semblent effacés les reflets d’or en albe
Sur la fragilité d’un putrescible galbe.
La malédiction dès ce temps pour le rite,
Où il cherchait mon nom, avait été inscrite.

                                        Joël Gissy


Extrait de mon recueil Les Mystères intérieurs ou l'Arche d'Outanapishtim, 2016

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Image : La fille qui a affronté ses démons, Nho Eskape



Les Momies hurlantes

 



Ondoiement des couleurs




L'hypostase au corps cristallisant des chakras,
De Sephiroth, clouent la divine acupuncture.
De l’Univers, le coffret ouvre sa structure
Comme un dodécaèdre où l’œil du druide, à ras,
Contemple par son prisme un berger d’Arcadie.
Dont l’échelle de Jacob crypte ses recoins,
Un récit cunéiforme avertit les oints
D’au Déluge suivant des Archontes l’envie.


                                  Joël Gissy


samedi 23 septembre 2023

La Fonte d'un cœur


La Fonte d’un cœur

Les tréfonds ravagés de mon âme incomprise
Sont un pays de sable où s’étale, morose,
Un orage étoilé plein de vapeur grandiose.
Et de ces pleurs épandus comme par la brise
D’un insaisissable et tempétueux baiser
Dont le spasme éperdu, pareil à une crainte,
Se referme en le vide, a perdu son étreinte.
Rongé par ce crachin, le vieux tertre affaissé
S’effondre peu à peu, et se recroqueville
Tel un sucre égoutté lentement sur l’absinthe.
Et son doux regard perce en mon sein naufragé
Tandis qu’au centre l’éclair de mille yeux pétille,
Reflété au noir firmament de sa pupille.

                            Joël Gissy


Extrait de mon recueil Ouroboros, 2015




lundi 11 septembre 2023

Mandala convexe




De chaque instant le passage
Crée un nouveau paysage.
D'une infime éternité,
Le trépas, photographié,
Imprime en soi sa mémoire
Comme en une chambre noire
Dont le miroir en rayons
Structure les percussions.

                 Joël Gissy



dimanche 10 septembre 2023

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Autodétermination

 
Autodétermination


Multiplication de la structure première,
L’Hydre du Dragon remonte au jour de lumière,
Fauve reflet se confondant à sa frontière.
Le Prince de ce Monde, abyssales splendeurs,
Aquarius de Tomasz Alen Kopera,
Trône tel un démiurge aux desseins vengeurs.
L’homme, éclairé, du cortège obscur s’arracha
Comme un écho méditant dans les profondeurs.
Empoisonné par un esclavage retors,
Le guerrier déchaîné poignarde son remords.
Retournant son courage à vif d’un cœur plaintif,
Triomphe dans la nuit le rayon primitif.


                      Joël Gissy


                                               Deserter, Tomasz Alen Kopera


Gestation d’Agrigente


Gestation d’Agrigente


Une existence,

Taureau d’airain

Où la conscience

Sursaute en vain,

Sans fin retourne,

Semblant bercée,

Viande arrachée.

Orgue où la transe

D’un corps séjourne,

L’écorché danse !

Moloch, s’enfourne

Depuis l’enfance,

Le sifflement,

Concave hurlant

Dont l’harmonie

Chante sa vie.


            Joël Gissy

Diagonale

 

Diagonale


Le Lion de Saturne a croisé la venue
De Vénus, avatar d’Astaroth couronné.
La Nymphe de la Nuit se baigne de ténèbres.
Le ciel irradie le fronton de la statue.
Vairefils au Gonfanon, laçant ses doux zèbres,
Egalise en contournant le creux échiquier.
Au solstice, a percé le pauvre chevalier.
Mais, sous la structure, oubliée, sommeille l’Arche
Dont le symbole imite en rythme cette marche.

                             Joël Gissy

Réorganisme

 
Réorganisme

Je ne serai plus jamais sage,
Tel un démiurge sans image.
A l'inverse mire un sapient
Dans un univers inconscient.
Idole inconnue des prophètes,
Se répètent les sombres fêtes,
Illuminées par le néant
D'un Chaos au cœur tussilage.

                     Joël Gissy


Mami Wata

 
Mami Wata

Le cheval du fleuve, en souplesse,
Comme un ventre de la déesse,
De son bulbe pensu renverse
La barque instable où, pensif, perce
Un regard fendu globuleux.
Ténébreuse et douce caresse,
Sublime, ondoie dans ses cheveux
Un serpentement langoureux.

                    Joël Gissy


Le Chant de l'Eau

 

Le Chant de l'Eau

Géométrie de la matière aquatique,
Se cristallise le verbe en émotions.
Réseau de démultiplication mimétique,
Fleurissent les exponentielles passions
Dont la vivante structure, yantra, se complique.
Mais l'hexagone étoilé d'un flocon liquide
Semble battre ainsi qu'un organisme limpide.
Harmonie de démultiplication fractale,
Se recompose à l'infini comme un message
La nostalgie sublimée d'éternels remords.
Car, ainsi s'infiltrant, la source primordiale,
Insinuée de tout organisme propage,
Tel un écho, sa résonance par les corps.

                                Joël Gissy



Chouetton


Chouetton

Petit potoo voleur des âmes,
Hibou spectral d'Amazonie,
Sur un tronc fendu se fondant,

Aspirant l'esprit par le nez,
Gloussant de sa moelle sucé,
De l'endormi paralysé.

Tremblants fantômes dans les flammes
Des marais de l'Alémanie,
Et s'enfuit la chouette en rêvant

Par l'indiscrète obscurité
D'une secrète cavité
Happant un souffle épouvanté.

             
                          Joël Gissy