Quintil d'Orion
La constellation du Rhinocéros,
Ainsi qu’un chasseur, ceinture son os.
Se dématérialise le Logos
De l'Anima morte, inimaginée.
La glande pinéale est calcifiée.
Joël Gissy
Quintil d'Orion
La constellation du Rhinocéros,
Ainsi qu’un chasseur, ceinture son os.
Se dématérialise le Logos
De l'Anima morte, inimaginée.
La glande pinéale est calcifiée.
Joël Gissy
Directement
L'Enfer, n'y suis pas aller voir.
Le Père Brune ainsi parla !
Ce n'est pas un global miroir.
Tout un monde est passé par là.
Joël Gissy
Louange vibrante
En des tréfonds impurs, mon âme s'inquiète.
Entre la Lune et Mars, la douce Habuhiah,
Adorable, triomphe de sa calme aura.
Il est une petite et sage violette.
Joël Gissy
Ceux des Profondeurs
Hommes écailleux, un peuple halieutique
Descendu des étoiles, aux yeux fixes
Perçant l’obscurité d’or, sombres Nixes,
Aux confins méridionaux de l’Afrique,
Trouvèrent une atmosphère aquatique.
Les dieux d’Innsmouth s’en vont, éclair oblique.
Le racontèrent encor les chamanes
De la Terre, en traversant les membranes
Des temps et de l’espace comme un songe
Dont l’arc en deçà du réel se plonge.
Joël Gissy
L’Essor
Si l’Artiste ne se vêt d’un mépris féroce
Comme une citadelle aux splendeurs sans clarté,
Il se condamne à mourir recroquevillé.
Se déploient les voluptés d’un Enfer précoce.
Par un élan d’innocente amour transportant
L’estime altruiste illusoire au firmament,
Tombe, cri muet d’un puits sans fond, l’inspiré,
Par cette prison, tout seul, obscure aspiré.
Joël Gissy
Les Recoins
Mon crâne aux yeux luisants de Halloween,
Durlìbs, ricane, odieuse betterave,
Au passage inconnu. Tel un vieux Djinn
Derrière un buisson, soupirail de cave,
Rumine ainsi qu’un chaudron bouillonnant
Ses ruses, un Faune fou revenant.
Joël Gissy
Waouh
Il m'appelait, d'où sais-je ? d'un puissant "Waouh !",
Perdu dans les herbages, mais comme à deux pas.
Gris pâle ébouriffé, il sautilla soudain.
Etait-ce une grive, un esprit jeune, un hibou ?
Dans les verts frissons éduvetés du frimas,
Guidé par la confiance que donne la faim,
Il bondit, se blottissant, au creux de ma main.
Un petit godet d'eau, quelques miettes de pain,
Rendirent la force éphémère avant le glas.
D'une beauté bovine, ah ! mièvre gentillesse,
D'un geste nonchalant, stupide maladresse !
Par une tasse brûlante au sol écrasée,
Il gisait près d'un fauteuil, la patte brisée.
Joël Gissy
Le Roseau, le pain et la vipère
Un double vase ovoïde enclos fécondant
Il y a six-mille ans les limons primitifs,
Bateaux à rames portant chacun deux moudhifs,
Petits cabanons de roseaux prédynastiques,
A l’ombre d’un frais papyrus, communicant,
Semble l’arche d’un Sumérien survivant.
La brise sur le Nil se fige en zigzagant,
Tels des hiéroglyphes en soupirs cinétiques.
Voile improvisée par un tissage savant,
S’est levé le velum végétal dans le vent.
Joël Gissy
Lecture en miroir
La Connaissance, ordre infini
D'une tradition souterraine,
Mélodie de la Sainte-Cène
De Leonardo da Vinci,
Résonne entre les petits pains
Et des douze Apôtres les mains.
Tel un mantra, ou d'un carnyx,
Ou d'un chamane en infrabasse,
Remonte l'accord du Phœnix.
Des temps harmonieux de l'espace
S'unissent les variations
Au delà des perceptions.
Joël Gissy
تو لحظه ی مستی
من حاضرم.
میوه رسیده
بیرون آمده از باغ
Ivresse du moment.
Je suis prêt.
Les fruits sont mûrs,
Hors du jardin.
Joël Gissy
Phosphorescent comme un buisson vert,
S'est caché le petit mouton de mer.
Et, peut-être,
Mon ami
D'un demi
Centimètre,
L'instant d'un tour de lumière où reluit
Un double point noir scrutant dans la nuit
De l'abysse embrumé, cactus hirsutes,
L'intrus qui remue le sable en volutes
Semblant des fumées d'or, notre limace,
Gracieusement des tenèbres s'efface.
Joël Gissy