Extrait :
Désir et Musique
Submergent un esprit et s’enflent dans nos chairs
Comme un orage empli de spasmes électriques.
La vague énorme semble emporter par les airs
Le cœur que transporte son élan pathétique,
Soudain précipité en de lointains éthers.
Et dans un océan de rayons prismatiques,
Il s’ébat, quand frappé d’innombrables éclairs
Qui s’abattent sur lui, foudre accusateur,
Leur éclat le soustrait à cette apesanteur.
Alors, pareil à l’oiseau transpercé d’un trait,
Fracassé contre la berge en mille explosions,
Se débattant parmi d’affreuses convulsions,
Son battement se meurt ainsi qu’un menuet.
Fantaisie japonaise
Sur le dos massif d’une tortue torturée
Par les enfants, vers le palais d’Otohimé,
Déesse aux cheveux comme une algue entrelacée,
S’en va le garçon, des mers en l’onde enlisée.
D’un paysage bleuté sombrant, nuancé,
Par des cavernes sous-marines remonté,
L’animal reconnaît sa générosité.
Quand, soudain d’êtres inconnus environné,
Le sage ancien s’oubliant s’est réincarné.
Joël Gissy