L’Alpiniste
Quand
l’âme mise à vif est prise d’un vertige
Soudain,
ce souffrant Amour sent battre son torse
Comme
un coffre qui craque, harcelé par la force.
L’humain,
précipité sur le pal qu’il s’érige,
A
l’impression d’être un alpiniste écorché
Qui
plante chaque ardillon du roc en son cœur,
Sur
une falaise à pic au vide accroché
Afin
de se hisser toujours vers la hauteur.
Alors,
ivre d’espoir, son rythme s’accélère ;
Le
sein se gonfle, enfle, explose, entre en soi, s’éclaire
Comme
un brasier qui couve inexorablement ;
Sa
cage thoracique ouvre ainsi que des ailes
D’une
autre créature humble adorablement
Son
enchevêtrement veineux de libellule,
Puis
d’un essor chaste aux frissonnements frêles
S’élance
à travers l’azur, s’envole et se brûle.
Joël Gissy