dimanche 1 mai 2016

Intermèdes poétiques au Paradis des Sources


Dîners-spectacles
Intermèdes poétiques au Paradis des Sources - séances de dédicaces

Les samedis 28 mai et 4 juin 2016


 
 
 
Le Poème perdu
 
Dans l’imagination des souvenirs sans voix,
Des constellations le serpentement s’accroît.
L’avenir se retourne en recherchant un sens,
A l’essence des éléments baignant ses sens.
Dans l’occulte argent de l’ineffable secret
Où murmure le frais sanglot de la forêt,
Sous le Septuor, une nuit sans lune, une ourse
Etait revenue sans bruit boire à la source.

 
Fantaisie nocturne
 
Au moment de la nuit où la sylve a des yeux,
Or qu’à l’épuisement s’enrhument les babils
Des courlis ainsi que des sylphes silencieux,
Quand les saules pleureurs écument de leurs cils
 
La vase du marais qui s’endort et pétune
Un nuage estompé par le flambant reflet
Des feux follets mêlés aux rayons de la lune,
Mon souffle est prêt de s’éteindre et mon cœur se tait
 
Comme pour vibrer au chant des chouettes chevêches.
Alors, des constellations d’ondines revêches
Embrasent leurs auras de sinople éclatant
 
Dont la chandelle ubuesque expire en grésillant
Tel un prisme ardent à chaque fois que la brise
Tourne la feuille argent des aulnes qu’elle irise.

 
L’Union spirituelle
 
Nous nous retrouverons, baignés par l’air bleuté
D’un océan spirituel de volupté.
Et nous nous étreindrons ardemment d’âme à âme
Pareils à deux papillons autour d’une flamme,
Songeant aux amours brisées de nos corps de chair.
Nos désirs éthérés, semblables à l’éclair,
Nageront l’un vers l’autre, esprits purs et glorieux,
Portés par la passion qui pourfend les cieux !
Alors, librement, l’Androgyne originel,
Tout de lumière éblouissante auréolé,
Fleur d’un Nirvana d’azur sombre et velouté,
Embrassera les feux de son rêve éternel.

 
Alchimie de la Mer
 
Un voile obscur s’insinue en l’éther troublé.
Le brouillard est si lourd qu’il semble de matière-
Un nimbe entre l’or et le plomb intermédiaire.
A l’horizon blafard, la nue paraît trembler,
 
Et l’air épais comme en un four vibre sur l’onde
Mobile où se mélange un sinueux présage
Dont le spectre condensé dans ce ciel d’orage
Sur un mirage aux cheveux d’argent vagabonde.
 
Avec le râle aigu d’un chalumeau de pâtre,
Couverte de limon, dans un halo verdâtre,
On devine à travers cet embrun magnétique
 
La carcasse évaporée d’une morne épave
Qui passe ainsi qu’un défilé fantomatique
Avant de retourner où l’écume s’entrave.

 
Attendrissement
 
Je suis pareil à ces hippocampes d’Ilion,
Qui par milliers, amicaux, vont voir les plongeurs
Parmi l’espace scintillant des profondeurs,
Et meurent soudain à la première émotion !
 
Avant de remonter, triste nuée de corps,
Les petits équidés, mignons et pleins de grâce,
Font un ballet aquatique, et plus d’un embrasse
Du bout de sa trompe aimable, en ces beaux décors,
 
Le curieux qui les trouble, et l’aime et l’accompagne.
Alors, vers la lumière ondoyante il regagne,
Porté par l’écume oublieuse aux plages claires,
 
La vaste éternité dont à peine affleurait
Ces myriades de consciences élémentaires
Dont s’éteint en un souffle indistinct le secret.

 
                                   Joël Gissy
 

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