Les Recoins
Mon crâne aux yeux luisants de Halloween,
Durlìbs, ricane, odieuse betterave,
Au passage inconnu. Tel un vieux Djinn
Derrière un buisson, soupirail de cave,
Rumine ainsi qu’un chaudron bouillonnant
Ses ruses, un Faune fou revenant.
Les betteraves grimaçantes, une tradition ancestrale d'Alsace-Moselle. Photo DNA
Revoici l’ombrageux temps de Sainte-Walpurge.
La sorcière avec ses sœurs danse à la gibbeuse
Lanterne, dans la nuit, d’une courge creuse.
La nature abreuvée de ses sueurs se purge.
Si, malgré le froid sanglot d’un lointain liturge
Evoque dans la pénombre amère et pieuse
Les frissons grelottants d’une plainte brumeuse,
Cri suppliant le pardon d’un cruel démiurge.
D’un temple effondré le Druide réincarné
Voit, brandi vers la Lune à l’Arbre, un nouveau-né.
Sur la source où jadis bouillonnait dans la bise
Le ménisque, irisé d’un frisson doux d’ardeur,
Remonte, en chevelure sanglotant d’un pleur,
Enchevêtrée des temps, l’ondine qui s’enlise.
Joël Gissy
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