mercredi 29 octobre 2025

Ego sum Monstrum



Mon dernier recueil de poésie


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Le Songe d’inquiet doux


Le Songe d’inquiet doux

Tels des sarments chargés de luisantes clochettes,
S’agrippant, étreints lascivement par leurs vrilles,
Les végétaux qui grincent en faisceaux noueux
S’entrelacent en colonnes de liserons.
La sylve semble un temple antique où les odeurs
Charment un Faune sumérien d’insidieux pleurs.
De l’écartement virginal des clochetons,
Qui roulent, dévoilées, leurs pétales, ces filles
Ainsi que de chrysalides sortent leurs têtes
Avant de s’envoler en parfums sinueux.

                                                  Joël Gissy

Les Coquecigrues, BoD, 2017

lundi 27 octobre 2025

Faux vertige


Faux vertige

La vie est une sieste interrompue soudain
Par un rêve de chute en fin de cauchemar.
Etoffe onirique, arborisé, cristallin,
Continue le conscient évoluant, lointain.
De ses affinités, magnétisme organique,
Se ramifie le réel en un seul regard.
Et le nuage éphémère en ce ciel blafard
Irradie son passage en étreinte extatique.

                                Joël Gissy  

Le Croissant de Diane


Le Croissant de Diane

Avec sa face élargie d’un bélier champêtre
Le troupeau châtré, par sa condition va paître.
Ainsi d’un cordelier d’un chapelet magique
Déliant les nœuds coulants qui glissent dans ses doigts
Perle, inexistant, un secret mathématique.
Palpables, se défont par le fait de ses lois
Les complexions semblant de cette corde unique
Seulement pour elle, harmonie coexistant
Qui frémit résonnant des cornes sur le bois,
Et vibre à peine avoisinant si près ce plan !
Du taureau minoen lyre, arc précipité
Parmi du cosmos étoilé l’immensité.

                                                Joël Gissy
 
Méditations lyriques, BoD, 2016


Déjà les mêmes symboles à l'époque...




samedi 25 octobre 2025

La Baronne de Sève




La belle Isabeau,
Si dure, à la peau
Comme en porcelaine,
Diaphane et sereine,
Angoisse apparente,
Caressait de soie
Sa chair pourrissante.
A jamais, la joie
Avait déserté
La Roche-Sanglante.
Du corps écorché,
Tout gesticulant,
Viril et puissant,
D’un soupirant triste,
Sur le bon conseil
Du vieil alchimiste,
Dans le flot vermeil,
S’apaisait son mal,
Précieux martyre,
D’un revers labial,
En charmant sourire.

                     Joël Gissy

jeudi 23 octobre 2025

Méridien


Méridien

Les yeux révulsés quand, plein d’une sombre extase,
La brute aspire aux cieux ainsi qu’un kamikaze,
Il sent de ses passions l’éveil endolori,
Qui fondent sur lui tels des anges de Bruschi !

Et de ce double essor le songe écartelé
Se confond dans son être, esprit désincarné,
Dont s’émeut sous l’effort la vivante unité.
Mais cependant qu’expire à l’autre sa moitié,

La quintessence immaculée de sa tendresse
S’élance à travers une idylle enchanteresse
Où se déploient parmi d’invisibles caresses
Les voluptés de l’insouciance et leurs ivresses.

                                                 Joël Gissy

Ouroboros, BoD, 2015

A Bruschi


A Bruschi

Un tableau superbe, à Sainte Marie des Anges,
Chef d’œuvre ignoré de l’insouciante Italie,
A charmé mon remords si plein de nostalgie.
Regardez à droite, et soudain, spasmes étranges :

La plénitude en toute sa pompe idéale
S’épandra dans vos yeux, pieuse persuasion.
Devant cette débauche innée de perfection,
Quel monstre, ironie, quel Saint Thomas, quel yale

Secouera sa tête immonde et dédaigneuse !
Car dans un regard tendre aux nues seul adressé,
L’engeance humaine, incertainement ténébreuse,
Lance un soupir sans voix de son tertre blessé.

                                               Joël Gissy

Ouroboros, BoD, 2015



Bruschi, Santa Maria delli Angeli