dimanche 12 mars 2023

Rencontres et découvertes - mars 2023

 
 

 

Le samedi 11 mars 2023. Association Leopotentiels avec l’école de musique de Richwiller. Musique, poésie, géophysique, théâtre d'improvisation.

 
Les poèmes :
 
Désir et Musique
 
Les frissons du désir, enfants de la musique,
Submergent un esprit et s’enflent dans nos chairs
Comme un orage empli de spasmes électriques.
La vague énorme semble emporter par les airs
Le cœur que transporte son élan pathétique,
Soudain précipité en de lointains éthers.
Et dans un océan de rayons prismatiques,
Il s’ébat, quand frappé d’innombrables éclairs
Qui s’abattent sur lui, foudre accusateur,
Leur éclat le soustrait à cette apesanteur.
Alors, pareil à l’oiseau transpercé d’un trait,
Fracassé contre la berge en mille explosions,
Se débattant parmi d’affreuses convulsions,
Son battement se meurt ainsi qu’un menuet.
 
 

 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
La Forêt nocturne
 
Fleurs musicales aux mille odeurs colorées,
Tintent les clochettes en la sylve onirique,
De neigeux pollens étincelant saupoudrées.
Charmille d’un arbuste, au creux d’un feu-follet,
Joue un jeu magique un petit être violet.
Le rêveur avance en un ruisseau féerique
Sur la tendre clairière de mousse et d’épines
Comme une chambre intime embaumée de résines.


Fantaisie japonaise
 
Sur le dos massif d’une tortue torturée
Par les enfants, vers le palais d’Otohimé,
Déesse aux cheveux comme une algue entrelacée,
S’en va le garçon, des mers en l’onde enlisée.
D’un paysage bleuté sombrant, nuancé,
Par des cavernes sous-marines remonté,
L’animal reconnaît sa générosité.
Quand, soudain d’êtres inconnus environné,
Le sage ancien s’oubliant s’est réincarné.
 

氷がきらめく
水晶の枝
ミッドナイトブルー
 
La glace scintille
Les branches sont de cristal
Bleu nuit


Au-delà de la Conscience
 
Le prophète inuit, dès qu’il passa sept ans,
Angekok, cessa de voir les monstres ramper
Sous la verrière où vague il aimait à tremper
Son regard parmi les flots bleus. Et ses parents,
 
D’un transport inouï, enfin manifestèrent
Par des danses, l’ivresse et la félicité.
Alors, l’enfant leur dit avec facilité
-Les chamanes anciens longtemps le racontèrent-
 
Les merveilles cachées des mondes engloutis.
Il était des grottes gelées sous la banquise
Et des palais de glace emplis de cliquetis
 
Qu’une lueur vivante en clapotant irise.
Et ses paupières se fermèrent à jamais :
Aveugle et tâtonnant, il alla désormais.
 
 
CCIV.
 
(Extrait de mon recueil Guenizah)
 
Mythe d’un alphabet proto-cananéen,
Le Taureau céleste en poisson astronomique
Plonge, au tour du Delta, dans la porte atlantique.
Mais par les détours d’une roue kabbalistique,
Tel un serpent océanique égyptien
Bras levés, retourne à la croix l’oiseau humain.
L’homme se lève et crie son appel pathétique
Puis retombe accroupi comme un reptile ancien.


Connexions animales
 
Nourris des avenirs, se meurent en passés
Les échos irraisonnés des compassions
Comme le frisson d’étranges prémonitions
Qui s’échangent des informations, plaintif,
Parcourant les cuirs chevelus, électrisés.
Des profondeurs de l’inconscient collectif,
Résonne le réseau du nombre primitif.
Sapience innée reflétant les constellations,
Clémence de Titus, résolues sont les clefs.


Inquiétude
 
  Poème en langage des calamars
 
Visage soudain pris d'un rose pailleté,
Il devient progressivement orangé.
Tandis que s'empourprent les sourcils minuscules,
Comme un lent reflux d'encre, le corps vire au bleu.
Souple, la queue d'azur s'orange, peu à peu.
Sourcils plus rouges; frémissent les tentacules.


Attendrissement
 
Je suis pareil à ces hippocampes d’Ilion,
Qui par milliers, amicaux, vont voir les plongeurs
Parmi l’espace scintillant des profondeurs,
Et meurent soudain à la première émotion !
 
Avant de remonter, triste nuée de corps,
Les petits équidés, mignons et pleins de grâce,
Font un ballet aquatique, et plus d’un embrasse
Du bout de sa trompe aimable, en ces beaux décors,
 
Le curieux qui les trouble, et l’aime et l’accompagne.
Alors, vers la lumière ondoyante il regagne,
Porté par l’écume oublieuse aux plages claires,
 
La vaste éternité dont à peine affleurait
Ces myriades de consciences élémentaires
Dont s’éteint en un souffle indistinct le secret.
 
Joël Gissy
 
 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire