lundi 25 août 2025

Fantaisie coréenne - La Ville des divins


La Ville des divins

                                 Fantaisie coréenne

Du bord des cieux, plein de pitié, Hwanung pleurait,
Ses larmes tombant sur la vie des créatures.
« Comment rendre leur sort plus juste et supportable ? »
Ainsi, le jeune dieu, meurtri, se lamentait
D’en haut de la dimension des surnatures
Que n’insinue parfois qu’une transe ineffable.
Hwawin par pitié pour son fils accepta.
L’engendré donna l’herbe dont la saveur pique.
Mais l’ours, avec douceur, si le tigre échoua,
Devint Ungneyo, la tendre et magnifique.
Là où le matin brille, immanente clarté,
Fut conçu Tangun, au pied de l’arbre sacré.

                                            Joël Gissy

samedi 23 août 2025

Les Gestes


Les Gestes
    
Puissance de l’incantation,
Tire un Tao de Terpsichore.
Hermétique réflexion,
Le Cosmos clos se minimise,
Prière innée de l’égrégore.
Par les associations savantes
De signes, de noms et de plantes,
De gemmes, qui se mesmérise,
L’écho des plans supérieurs
-La Connaissance a ses rancœurs.-
Est ajusté par sa méprise.

               Joël Gissy

 

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Les poèmes à écouter


Les Menhirs morts


Les Menhirs morts

Les monolithes déracinés
Sont des orphelins astronomiques.
Mais, points de repères hermétiques,
Songent les vieux rocs désaffectés.
Sur la crête sauvage embrumée,
Colère jamais accumulée,
Respire, feux anciens, la fumée
Le rêveur qui s'éveille au matin
Sur un lit parfumé de sapin.

                       Joël Gissy



vendredi 22 août 2025

Mélancolie scientifique


Mélancolie scientifique

Nostalgie héritée de Hofer l’Alsacien,
Des cités libres jeune et brillant médecin,
S’exprime en douleur, heimweh secret, le retour.
Parfois d’un passé plus lointain que la naissance
Ou de la seconde après un baiser d’amour.
De l’âme humaine éclaireur, douleur de l’absence.

                                                 Joël Gissy


Le Point de l’Aurore



Dans la plaie


Dans la plaie

Presque tous les mots sont de mauvais souvenirs,
Cicatrice rouverte aux couteaux des regrets.
Tous les lieux, tous les noms, les plus communs désirs
Saignent dans le langage à travers leurs secrets.
Rien de pire, est perdue l’amour d’éternité,
Atroce mélopée qui convulse en ma chair.
La Mémoire, plus sombre que l’obscurité,
Comme un démon déchirant, semble arracher l’air.

                                               Joël Gissy

samedi 16 août 2025

Poésie et Musique au Lazaret de Sète


Poésie et Musique au Lazaret de Sète, août 2025, avec Denis Carnevali.

Inspiration d’Or

Le Monde s’organise en immense égrégore
Né des profondeurs de l’inconscient collectif.
Palingénésie mue d’un courant primitif,
La pulsation s’accroît toujours avant d’éclore.
L’existence, en réification théurgique
Peuplée de tulpas, prend forme, aura de musique
Dont l’onde s’alourdit, décantée en matière
Vibrante et condensée ainsi que la lumière.
Rayons ultraviolets d’un chant d’infrabasse,
D’autres dimensions bien plus évoluées
Rêvent, tel un démiurge en vivantes pensées
Et l’esprit dans soi-même infiniment trépasse
Où l’Unique évolue à travers les regards
Tentaculaires de chaque être en des hasards
Dont la coïncidence accroît la perfection
Au détail près de sa démultiplication.




De grandine et tonitruis

Agobar, savant et sage, avait prévenu
Son Grand Empereur que le temps était venu.
Charlemagne ainsi connut le Peuple de l’air,
Anges intermédiaires d’un monde inconnu.
Voguant sur les nuages, leurs vaisseaux d’éclair
Dévastaient les champs de signes par leurs auras,
Qui font penser aux géoglyphes des Nazcas.
Son petit-fils... Les Ægyptiens, avaient tout vu.
Parfois, ils enlevaient des témoins de valeur,
Afin de nous expliquer leurs intentions.
On fit hisser des mâts pleins d’incantations
Afin de leur souhaiter naufrages et malheur.

                                  Joël Gissy



Retrouvez l'intégralié du programme dans mon prochain recueil

lundi 4 août 2025

Egarement féerique


Egarement féerique

En ces boyaux sans voûte aux pierres descellées,
Où par endroits lézardent d’étroits escaliers
Le long de murs brisés aux pans irréguliers,
Trompe-l’œil de portes en secret recelées,

Je sens, lorsque le soir ténébreux et voilé
Recouvre et dissimule ainsi qu’un noir suaire
Le sillon destructeur des climats, enlevé
Par un vent frais et fort, chevauchée séculaire,

Revivre dans mon sang qui palpite, un écho
D’idéal noble et pur des temps chevaleresques
Qu’en mon esprit des trompettes de Jéricho
Font sonner puissamment de leurs accords tudesques.

Dans la nuit silencieuse où flotte un brouillard lourd,
Une lueur, soudain, dans l’air humide et sourd
S’épand, troublante et mince, telle une ouverture.
Vers la sylve enchantée de gloire et d’aventure,

Je découvre un obscur et tortueux sentier.
-Entendez-vous au loin, chevaliers valeureux,
Qui hurle dans la brume au pas d’un frêne creux,
La sorcière des bois au groin de sanglier ?

Sa face brune halée par un terreau malsain
Se crispe en un rictus affable et pathétique
Pour vous inviter tous à sa fête lubrique :
« Venez, doux paladins, en mon frais souterrain

Qu’embroussaille un rideau chevelu de racines,
Goûter aux voluptés sauvages et divines
De mon corps décharné. »
                                           Le tumulte blanchâtre
Des chutes seulement retentit, or qu’un pâtre

Attardé sur la rive aux flots crépusculaires
De sa flûte âpre siffle une ancienne romance.
Un guerrier dormant àson roc recommence
Les mêmes tours sempiternels et solitaires.

Joël Gissy


Noctifer, Le porteur de nuit, BoD, 2014