mercredi 25 septembre 2024

Icauna

 

Icauna

Une nuit argentée par la lune gibbeuse,
Au bord du lac mirant une sublime vouivre,
Dans ma mélancolie, je me sentis revivre.
Je ramassai sur le bord sa pierre précieuse,
Que je lui dérobai. Puis revins chaque soir,
Par les cris lacustres, tâtonnant dans le noir.
Quelquefois, la voyant marcher le long du fleuve,
Dans un manteau de sang, pâle et majestueuse,
J'éprouvais les regrets dont mon âme s'abreuve.
Enfin, pris de remords, je la lançai dans l'eau,
Admirant ce dragon, d'un ultime sanglot.

                            Joël Gissy



Kybomancie

 



mardi 24 septembre 2024

Une pensée en marchant


Une pensée en marchant
 
Je suis vraiment content de quitter cette époque.
L'hypocrite a laissé l’ignoble jeu de poque.

Destin spirite, alors, tant pis,
De l'ironie faisons tapis.

Sous le ciel bleu d'ocre couchant des pyramides,
Des Carnutes parmi les faéries humides,

Finies, les mièvres fanfreluches
De ces cabarets à perruches

Buvant le sang des peuples et des idéaux.
Je retourne, intuition de mes sens animaux,

Errer par les sinistres landes,
Arracher du gibier les viandes,

Dans les forêts inextricables et profondes ;
Aux murailles de Sumer, mythe aux dieux immondes,

Sous un pin avec Platon ou Pline l’Ancien,
Plaisanter, la coupe à la main.

                                  Joël Gissy


vendredi 20 septembre 2024

Personnalité des Ages

 




Le Songe de Rhamsès

 


Le Songe de Rhamsès

L’engendré du soleil, comme arraché au rêve
Du sommeil aventureux de son sarcophage
Des imbrications des âmes à l’image,
Cauchemarde au milieu des machines sans trêve.
Ebloui par les néons ; une blouse blanche,
D’un visage fantomatique, encor se penche.

Joël Gissy

Nostalgie des Eons

 



Nagarupa


Nagarupa

Dans l’abîme inversé de sa constellation
Se reconnaît, d’or verdoyant, le lion

Qui lève son regard vers ce reflet profond.
Fantastique irruption, surgi du labyrinthe,

Le chasseur rencontre enfin l’écho de sa crainte
Et trépasse, en la gueule où l’aquatique enceinte

Débouche, hybride en dragon, le fauve autophage.
Alors, se remémorant tout le détour, sage,

De Sigurd Œil-de-Serpent se rejoint l’image,
De sa pupille à travers l’ogive engouffré,

Et, tête au cœur, saisit Léviathan refermé
Comme un nœud ovoïde, en sa globalité.

                              Joël Gissy


Méditation lyriques, 2016 ©




 

jeudi 19 septembre 2024

Le pont en arrière

 



Virtus

 



Le Labyrinthe obscur

 



Le Vieux Thuérophore

 



Le Vieux Thuérophore

L’arachnéen craquant aux yeux de braise,
Replié à l’angle du plafond, tremble.
L’armoire grince. Accroupi sur sa chaise,
Sursaute un vertige au regard crispé.
Tel son double, un cavalier va d’amble.
Silencieusement involué,
Hermès Strophaios hurle son mystère.
Le frisson pailleux du masque semble
Un Misophaes, aveugle insensé,
Du fond de l’Hadès fuyant la lumière.

Joël Gissy


dimanche 15 septembre 2024

Anthropogonie de Ninhursag


Anthropogonie de Ninhursag

Je ne crois pas secret le nid de Damkina,
Sublime Arachnéenne écartelant ses yeux
Par la vision multiple, où d'infinis dieux
Réalisent leurs égrégores en tulpa.
Un inconscient collectif nous imagine.
Dans sa toile étoilée, divine proportion,
Chaque goutte d'eau reflète en soi sa voisine,
De tout être, universelle perception.

                   Joël Gissy


jeudi 5 septembre 2024

Turbulenta


Turbulenta 

Vénus Tauride enlace encor Logios Hermès,
Caducée, chevauchant la bête épitragique.
Le chant du bouc résonne en son masque ironique.
Retentit l'écho martial du fond de l'Hadès.
De Savari se tait le Mercure barbu,
Dragon volant son sol comme un poisson bossu.  

   Joël Gissy


mardi 3 septembre 2024

La Poudre d'héritage


 La Poudre d'héritage 

Frelon roi d'une ruche empoisonnée,
Nous distillons notre aqua Tofana.
En une danse de Frau Troffea,
Communique, essaim d'ophiocordyceps,
Le papillon de l'âme emprisonnée.
Vision druidique d'un Janus triceps,
Crie la transe d'un antique Protée ;
Dans la brume en idole reflétée,
Couloir mis en abyme de Platon, 
Raisonne à mort la civilisation.

                        Joël Gissy 

Dans le parc de Chopin


Dans le parc de Chopin 

Les passions que cristallise un défunt illustre,
Souvenir magnétique en un éclair lacustre,
A la manière d’un pharaon embaumé
Poursuivent tel, lointain, le songe inachevé
En son blanc sanctuaire le cœur de Chopin.
Cependant que rougeoie, dans l’aube du déclin,
Le devenir nouveau, de jeunesse éclatant
Où de sa nostalgie rêvait vers l’autre avant
Le génie victorieux de l’immortalité,
Le désir revient à sa personnalité,
Multiple intimité de l’âme ravivant
Sa flamme à ce pur amour ainsi qu’un aimant.


   Joël Gissy

Les Mystères intérieurs, Ou l'Arche d'Outanapishtim, 2016