samedi 28 juin 2025

Réflexion


Sénilité

A force de se castrer de raison,
Le bon sens est devenu l’exception.
Il pleut dans les cerveaux essorillés
Dont les plus naturelles voluptés
De la bienveillance ont la veisalgie,
Suicide lent de la Philosophie.

                     Joël Gissy



L'Ancien Perturbateur


L’Ancien Perturbateur

Près du fleuve de la Forêt sans nom,
Demeure, insatiable, un Grand Rākshasa.
Triple Kronos dantesque au dernier Livre,
Ou Moloch à la panse ardant de cuivre,
Aux crocs dévorateurs, du Gohonzon
De Nichiren. Passant la Yamuna,
La Reine des Enfants démons surveille
Ses filles, et sa corne d’abondance
Déborde en l’obscurité qui sommeille
Quand dans la lumière Shiva danse.

                            Joël Gissy



vendredi 27 juin 2025

La Croix des Solstices


La Croix des Solstices

D’un saint clair fils d’Orphée, hiérophante égyptien,
Tel l’éclat solsticial par la fente au matin,
Entre ces colonnes, flamboyant berger,
Renaît Dionysos, le cornu étranger.
Les pauvres chevaliers montent un seul cheval
Quand pointe à l’orient le museau du chacal.
Du Phœnix crucifié l’ultime descendant
Ceint son flanc poussiéreux des boucles du serpent.

                                   Joël Gissy







mercredi 25 juin 2025

Inspiration d’Or


Inspiration d’Or

Le Monde s’organise en immense égrégore
Né des profondeurs de l’inconscient collectif.
Palingénésie mue d’un courant primitif,
La pulsation s’accroît toujours avant d’éclore.
L’existence, en réification théurgique
Peuplée de tulpas, prend forme, aura de musique
Dont l’onde s’alourdit, décantée en matière
Vibrante et condensée ainsi que la lumière.
Rayons ultraviolets d’un chant d’infrabasse,
D’autres dimensions bien plus évoluées
Rêvent, tel un démiurge en vivantes pensées
Et l’esprit dans soi-même infiniment trépasse
Où l’Unique évolue à travers les regards
Tentaculaires de chaque être en des hasards
Dont la coïncidence accroît la perfection
Au détail près de sa démultiplication.

                          Joël Gissy


lundi 23 juin 2025


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L’Horizon d’Astarté


L’Horizon d’Astarté

Vénus en conjonction trace une étoile ardente.
Ishtar, pointant de la nuit bleutée s’oriente,
Au crépuscule rougissant phosphorescente.

Des ténèbres d’or d’une ogive inachevée,
Se dissipe, hermétisme d’une arche ignorée,
D’un sanctuaire la caverne illuminée.

Là-bas, flamboie la rose en astre inaccessible,
Reflet d’un dodécaèdre inversant sa cible
Concentrée aux confins de l’Univers sensible.

                                 Joël Gissy


Exploration sumérienne


Exploration sumérienne

Le long des murailles briquées du labyrinthe,
Coulissent en brouillant les plans comme des lames
Les akhkarus, d’un rictus mâtiné de crainte.
Ainsi que des vampires aspirant les âmes,
Ces dimmekhabs assoiffés, haussant les épaules,
S’humanisent, abrutis dangereusement.
La bande infâme ironise d’un claquement
De langue en démurant les autres de leurs geôles.
Glapissant, les yeux injectés, la foule obscène,
Se déboîtant, boitille et lentement se traîne,
Cependant que la Ravisseuse aux longues dents
Ruisselle, au sein de lait, de ses sanglots sanglants.

                                        Joël Gissy

                  

mardi 17 juin 2025

L'Image des yeux fermés


L'Image des yeux fermés

Claire énigme, arde un Codex Sinaiticus.
Le vent mord le secret de la pierre qui vire,
Menhir horizontal d'un druidique empire.
Verdoie au loin la lionne innée de Sirius.
Trigonométrie de labyrinthes tombeaux,
Se mêle l'outre-noir d'éblouissements nouveaux.

                                     Joël Gissy


lundi 16 juin 2025

Léoglyphe


Léoglyphe

Le gamma primitif aux croisées des chemins
Trace de la génération la transmission.
Atavisme des bras aux jambes en fusion
Du guerrier contre une contraire illusion.
S’enrichit la fortune aux blasphèmes anciens.
Les âmes ramifiées en trois, sept, neuf et dix
Explorent l’expérience ainsi qu’un phœnix
De l’universelle conscience arborisés.
S’ouvrent des souffrants les translucides écrins.
Calcédoine âcre au parfum botryoïdale.
Sables s’incrustant dans la glande pinéale,
Grappes de cristaux craquelant violacés.
Comme un sang pétrifié, raisins sumériens.
Bastet se roule ainsi qu’un lion qui se love.
Prends garde aux voluptés griffues de la Déesse.
La nuit murmure en frissonnant sur la mangrove.
Respire à fond la volcanique prophétesse.

Joël Gissy

mardi 27 mai 2025

Alter ego

Alter ego

Quand l’esprit contemplatif de l’homme allongé
Sur un horizon d’airain doucement lévite
Dans l’espace intérieur de son aura plongé,
Il éveille en son corps, cependant qu’il médite,

Un démiurge embrasé dont le verbe inconscient
Bâtit des prismes d’or et d’immenses cités.
Reflété par les flots, ce sombre Léviathan,
Tel un génie serein déployant ses clartés,

Lui parle étrangement de sa voix d’hélium.
Et ingurgité par cet entonnoir béant
Ainsi qu’en une extase emplie d’un noir d’opium,
L’assoiffé d’infini se noie dans le néant.

Joël Gissy

Extrait du recueil Ouroboros

lundi 26 mai 2025

Le Poëme de la Femme et les recueils, vidéos...


Le Poëme de la Femme

Ne sois pas trop sincère, innocente adorée ;
Réprime ta froideur lorsque tu te souviens.
Car je sais les douleurs de ta chair mortifiée
Qui hantent son sein jeune ainsi que les airains.

La langueur est un fard aux chastes demoiselles ;
La candeur fait la beauté de la femme mûre,
Quand ce doux nonchaloir s’enfuit à tire d’ailes
Sur le désespoir de ta nocturne figure.

Oui, c’est dans la fusion mystérieuse et soudaine
Des deux types opposés d’un soupir nuptial
Que luit tel un flambeau de pureté sereine
La matérialisation de mon idéal.

                             Joël Gissy
  
                                                Ouroboros, BoD, 2015



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mercredi 21 mai 2025

Lueur subliminale


Lueur subliminale

Toits affleurant de terre, maisons diluviennes
Des Cavaliers danubiens à longue épée,
Jusques au bord du Rhin des sylves amphibiennes.
La dame grise, la forêt l’a avalée.
Le ressac du fleuve irisé sur le rivage
Choque par les galets un ondoyant visage.

                           Joël Gissy


samedi 17 mai 2025

La Ruine simiesque


La Ruine simiesque

La vie, salle d’attente où tous sont déjà morts,
Se referme, emmurée des cris de ses remords.
Un malade tremblant, parfois, se surexcite
Mais la Faucheuse ne vient jamais assez vite.
Cadavres gigotants de danses impudiques,
Grognent en se mouvant les volontés cyniques
D’un théâtre abruti d’arcanes de cinoque
Qui semblent craqueler en un tableau baroque.
Mais le cauchemar ne se termine jamais
Car glapit l’Au-Delà de ses miasmes inquiets.

                            Joël Gissy


Carte du ciel tellurique


Carte du ciel tellurique

La lumière éclot au sein de la Vierge noire.
De Vénus est dessiné le pentacle en gloire.
Vitrail d’un solstice, où point l’axe des étoiles,
Se fendent les secrets mûris du creux des moelles.
La statue respire, aux talismans incarnée,
Rose mystique en la pierre déployée.

                          Joël Gissy
 
                                   Le 13 mai 2025

vendredi 9 mai 2025

Sympathie des Fous-Morts


Sympathie des Fous-Morts

D’un tunnel onirique aux vitres espacées
Comme d’un aquarium les réguliers rectangles,
En un cheminement de gondoles passées
Parmi de longs canaux qui tremblent à leurs sangles,
Garde-fous pour les étranglements d’autres langues,
Visitons de ces hologrammes bleus les angles.
A l’arête invertébrée, t’embarquant, tu tangues ;
C’est le cheminement, tour d’un manège étrange
Au rail parallèle… Ou bien des âmes l’échange.

Joël Gissy


Les Révélations d'Awalhdouateden, BoD, 2015

jeudi 8 mai 2025

Anthropomorphie


Anthropomorphie

Quand le questionnement devient la liberté,
L’écho perpétuel se mue en volonté.
Les symboles sont devenus une intention.
Bien loin d’une passive et mièvre illusion,
Les formes font écho comme une symphonie
Où ne vivra jamais la sinistre ironie.

                      Joël Gissy


vendredi 25 avril 2025

Sifflements inconnus


Sifflements inconnus

Tel de silbos, le vent s’anime,
Frôlant la blancheur d’une cime.
Un puant mais gentil migou,
En Afghanistan barmanou,
L’Abominable homme des neiges,
Sympathique, hurle ses arpèges.
Avec des moines tibétains,
Dansait dans ses pelages beiges
Le géant parmi ses cousins.

                   Joël Gissy

La Truite du Belchensee


La Truite du Belchensee

Lentement, elle circule, un petit sapin
Croissant sur son dos moussu tout autour du lac.
Cependant que Bélénos à la lune verte
Contemple immobile en un regret le déclin
Comme un croulement d’une mont-joie du Larzac
Qui donne un repère au berger en pure perte,
La déesse Fricka, des luxuriants orages
Frémit de sa gorge tremblante une élégie
Que la brume en son haleine solidifie
Où se mélange un rictus luxurieux des Ages.

Joël Gissy


mercredi 23 avril 2025

L’Aventure perpétuelle


Ubiquité statique

Dans un ancien tombeau découvert en Egypte,
Une photographie. Et puis un appareil.
Réalisation en devenir d'une crypte.
Debout, se tient l'explorateur, éclair vermeil
D'un voyage immobile en dehors du sommeil.


L’Aventure perpétuelle

La boucle est inévitable,
Guématrie sur cette table,
D'un jeu royal invariable.
Monte le souffle du Diable
Aux mers, curieuses natures,
Où, remembrances futures,
Se recousent les fractures.


Joël Gissy 

samedi 19 avril 2025

Cosmographie sumérienne


Cosmographie sumérienne

L’Arachnéen mutilé file son étoile
Derrière un brumeux et galactique voile.
Poursuite du Dragon, se mord le Serpentaire
Où Muscae s’est prise, Ophiuchus en arrière.
Mais c’est de la Tortue que vient le mystère
Des anciens secrets d’ancêtres draconiens
Dont se lient en caducée charnel ses liens.

                               Joël Gissy


mardi 8 avril 2025

L’Etoile d’Or


L’Etoile d’Or

La rose du pentacle inversé concentrique
Traverse en soi l’Univers dodécaédrique.
L’œil du Druide observe, orifice ajusté,
Les proportions des zones en cercle encastré,
Comme une longue-vue d’enfant dans les deux sens.
Conjonctions où Vénus trace aux vapeurs d’encens
Le signe pythagoricien qui se renverse
Dont le regard du faucon face au soleil perce.

                                 Joël Gissy


Fantaisie nocturne


Fantaisie nocturne

Au moment de la nuit où la sylve a des yeux,
Or qu’à l’épuisement s’enrhument les babils
Des courlis ainsi que des sylphes silencieux,
Quand les saules pleureurs écument de leurs cils

La vase du marais qui s’endort et pétune
Un nuage estompé par le flambant reflet
Des feux follets mêlés aux rayons de la lune,
Mon souffle est prêt de s’éteindre et mon cœur se tait

Comme pour vibrer au chant des chouettes chevêches.
Alors, des constellations d’ondines revêches
Embrasent leurs auras de sinople éclatant

Dont la chandelle ubuesque expire en grésillant
Tel un prisme ardent à chaque fois que la brise
Tourne la feuille argent des aulnes qu’elle irise.

                            Joël Gissy


Noctifer, Le porteur de nuit, BoD, 2014








lundi 7 avril 2025

L'Etreinte du Guerrier


L'Etreinte du Guerrier

Quand fleurit le silence, au mois d'avril,
S'achève un ancien rituel viril.
C'est alors que l'âme sort de l'exil.
Les larmes d'or sont ainsi qu'un courage
Dont le singe a distillé le breuvage
Et que le sage exprime dans sa rage.
Embrassé, l'enfant retient un sanglot.
En rêvant, la patience ne dit mot.
L'existence n'est qu'un nakizumō.

                       Joël Gissy


Ego sum Monstrum, BoD, 2024




vendredi 21 mars 2025

Le Vampire alsacien


Le Vampire alsacien

Du château d’Ortenberg banquets tant appréciés,
Les invités finissaient vidés de leur sang.
Désormais, ruine à ciel ouvert, le fort puissant
Murmure les festins des lieux abandonnés.
L’hôte immortel fut réduit en cendre au bûcher,
Dans la brume de sa forêt vaporisé.
Mais, reconstitué des miasmes maléfiques,
Le suceur d’âme erre encor par les nuits gothiques.
Il y pousse aujourd'hui des arbres menaçants,
Fantômes anormaux de ses rires méchants.

                                  Joël Gissy