samedi 16 août 2025

Poésie et Musique au Lazaret de Sète


Poésie et Musique au Lazaret de Sète, août 2025, avec Denis Carnevali.

Inspiration d’Or

Le Monde s’organise en immense égrégore
Né des profondeurs de l’inconscient collectif.
Palingénésie mue d’un courant primitif,
La pulsation s’accroît toujours avant d’éclore.
L’existence, en réification théurgique
Peuplée de tulpas, prend forme, aura de musique
Dont l’onde s’alourdit, décantée en matière
Vibrante et condensée ainsi que la lumière.
Rayons ultraviolets d’un chant d’infrabasse,
D’autres dimensions bien plus évoluées
Rêvent, tel un démiurge en vivantes pensées
Et l’esprit dans soi-même infiniment trépasse
Où l’Unique évolue à travers les regards
Tentaculaires de chaque être en des hasards
Dont la coïncidence accroît la perfection
Au détail près de sa démultiplication.




De grandine et tonitruis

Agobar, savant et sage, avait prévenu
Son Grand Empereur que le temps était venu.
Charlemagne ainsi connut le Peuple de l’air,
Anges intermédiaires d’un monde inconnu.
Voguant sur les nuages, leurs vaisseaux d’éclair
Dévastaient les champs de signes par leurs auras,
Qui font penser aux géoglyphes des Nazcas.
Son petit-fils... Les Ægyptiens, avaient tout vu.
Parfois, ils enlevaient des témoins de valeur,
Afin de nous expliquer leurs intentions.
On fit hisser des mâts pleins d’incantations
Afin de leur souhaiter naufrages et malheur.

                                  Joël Gissy

lundi 4 août 2025

Egarement féerique


Egarement féerique

En ces boyaux sans voûte aux pierres descellées,
Où par endroits lézardent d’étroits escaliers
Le long de murs brisés aux pans irréguliers,
Trompe-l’œil de portes en secret recelées,

Je sens, lorsque le soir ténébreux et voilé
Recouvre et dissimule ainsi qu’un noir suaire
Le sillon destructeur des climats, enlevé
Par un vent frais et fort, chevauchée séculaire,

Revivre dans mon sang qui palpite, un écho
D’idéal noble et pur des temps chevaleresques
Qu’en mon esprit des trompettes de Jéricho
Font sonner puissamment de leurs accords tudesques.

Dans la nuit silencieuse où flotte un brouillard lourd,
Une lueur, soudain, dans l’air humide et sourd
S’épand, troublante et mince, telle une ouverture.
Vers la sylve enchantée de gloire et d’aventure,

Je découvre un obscur et tortueux sentier.
-Entendez-vous au loin, chevaliers valeureux,
Qui hurle dans la brume au pas d’un frêne creux,
La sorcière des bois au groin de sanglier ?

Sa face brune halée par un terreau malsain
Se crispe en un rictus affable et pathétique
Pour vous inviter tous à sa fête lubrique :
« Venez, doux paladins, en mon frais souterrain

Qu’embroussaille un rideau chevelu de racines,
Goûter aux voluptés sauvages et divines
De mon corps décharné. »
                                           Le tumulte blanchâtre
Des chutes seulement retentit, or qu’un pâtre

Attardé sur la rive aux flots crépusculaires
De sa flûte âpre siffle une ancienne romance.
Un guerrier dormant àson roc recommence
Les mêmes tours sempiternels et solitaires.

Joël Gissy


Noctifer, Le porteur de nuit, BoD, 2014

samedi 26 juillet 2025

Scrupulus


Scrupulus

Le sacrifice arde au jour antépénultième,
Tel un soleil stagnant d’un reflet léonin.
Se scinde la sphère ainsi qu’en son cube un chrême
Déployé royalement dans une main,
Comme une rose en pentagone prismatique.
L’hypostase amplifie l’hypothèse des hontes,
Ecrasant la conscience en effort pathétique.
Bourdonne l’essaim mélodieux des Archontes,
Abaissant les couleurs de sa vibration
Jusqu’à la lourdeur de la réification.

                         Joël Gissy


Le Songe du Fou de pique


Le Songe du Fou de pique

Dans une forêt vert-luisante,
Court, gloussant, un petit ruisseau
Qui scintille, eau phosphorescente.
Mon rêve en son lit va d’îlot
En rocaille, intrusant un monde
Parallèle ainsi d’une porte
Féerique en charmille profonde.
Passée, sèche la maison morte,
Par des contrées en filigrane
Que mon exploration profane.

                      Joël Gissy






Le Chant des Sirènes


Le Chant des Sirènes


Epousent les naufragés des Mermaids delphiques,
Cunéiforme, les Danaïdes celtiques.
Les momies songent des pyramides guanches ;
L’alchimiste lit de sa pomme d’or les tranches.


                     Joël Gissy

                                                    Les Coquecigrues, BoD, 2017


vendredi 25 juillet 2025

La Mort physique


La Mort physique

J’habite quelquefois une morne masure
Bordée de hauts sapins au coin d’une clairière.
Tout près stagne un étang, ou est-ce une rivière ?
Aux berges embourbées. On pêche le silure.
Des monstres somnolents, au corps lisse et noirâtre,
Se meuvent avec lenteur tels de grands mollusques
Et en masse inquiétante, chimères étrusques,
Affleurent par milliers de ce marais saumâtre.
C’est un chalet bizarre à forme danubienne,
Avec une terrasse accueillante et rustique,
Une table de ferme, une horloge d’ébène,
Et puis une mansarde où le plancher s’élève
En un dédale obscur de mine fantastique
Où l’on accède à toutes les contrées du rêve.
Mais dans une remise, à l’entrée du grenier,
Parmi tout un fouillis suranné de brocante
Qu’éclaire un lampadaire du siècle dernier,
Inexplicablement, diffuse et émouvante,
Flotte ainsi qu’une ambiance une onde d’épouvante,
Semblable à celle que doit sentir un voleur
Un soir frileux qu’il cambriole sans pudeur
De vieilles personnes qui dorment à côté.
Ai-je dans mon sommeil, sans le vouloir peut-être,
Profané les secrets d’un temple d’Astarté ?
Existe-t-il ailleurs, en un monde onirique,
Des couloirs invisibles où l’esprit pénètre
Dans une atmosphère limpide et vampirique,
Et des dieux inquiétants clapotent dans la fange ?
Je ne sais pas quand m’est venu ce songe étrange,
Mais je suis convaincu que j’y retournerai,
Et sans doute n’en reviendrai-je plus. Qui sait ?

                                 Joël Gissy

Noctifer, Le porteur de nuit, BoD, 2014

Le Doppelgänger


Le Doppelgänger

Je me demande parfois si ce n’est pas moi
Le double maléfique, à la fois loin mais proche
D’un homme innocent, tel un spectre qui s’accroche.
Soudain, l’air devient de plus en plus sombre et froid.
Voici qu’éclatera la funeste rencontre
Comme un miroir où frappera sa tête contre,
Ou par le flux tapageur d’une rue passante
Une inconscientisable et soudaine épouvante.

                                Joël Gissy


Alchimie aurorale




Alchimie aurorale

La flamme violette, alcaline, éclot
Se mêlant à la verte ardeur du cuivre.
Double lueur dans le ciel mystique

D’un matin d’où revient l’humble bateau
De trois saintes, sur l’esquif, et survivre,
Comme une élévation renaît cyclique.

Dans les tièdes frissons de l’esseiro,
Balance au lointain le feu follet ivre
D’un bois empoisonné trop mimétique.

                              Joël Gissy


jeudi 24 juillet 2025

Les Métamorphoses du Phœnix


Les Métamorphoses du Phœnix

Sur les champs de Saturne, horizon phlégréen,
L’oisillon naît au nid, visitant de son bec
Ce vase ovoïdal, sous l’œil jupitérien
De l’Un-père où s’incarne en pensée l’âme impure.

Alors qu’en cœur déjà se dessine le Nec
Plus ultra d’une étreinte aux effusions caduques,
Obéissant à l’illusion de sa nature
Tel un nuage effervescent de noctiluques,

En vain, il s’hypnotise au miroir de Narcisse.
Puis retournant à la Terre en plongeon martial,
Ainsi qu’en les tréfonds d’un puits minéral,
Rectifiant son vol sans savoir qu’il s’unisse,

Enfin l’emporte la couronne de la gloire
Au grand Soleil pour l’hymen d’Hermès et Vénus.
Dans un bois fleuri aux nuits d’une lune noire,
Or que la douce licorne veille à ses lys

Comme un ciboire ancien où, renaissant pictus,
L’oiseau de paradis du Jugement Dernier,
Se conformant aux cycles des saisons d’Apis,
Emerge aux feux de son sépulcre, humanisé,

Le Titan primordial qui porte la clarté
De la Connaissance ultime au monde aveuglé,
Contemple en soi-même l’univers tout entier.
Car tandis que remonte de la mer la Bête,

Chevauchée par l’Hermaphrodite originel
Reflétant le silence insondable du ciel,
Le physeter qui semble d’un dragon l’arête,
Engloutit tel Jonas l’autre bout par la tête.

                                 Joël Gissy 

Les Révélations d'Awalhdouateden, BoD, 2015



Vitriol - Alchetron, The Free Social Encyclopedia

mardi 22 juillet 2025

Le Roi pétrifié






Le Roi pétrifié
 
Dumuzi le pêcheur descend vers les Enfers,
Aimant toujours à mort l’assassine Inanna.
Sur le trône obscur où l’échange mit aux fers
Ce successeur, il songe à Uruk Kullaba,
Nostalgie d’une étreinte trompée par la ruse.
Abondance émergée des profondeurs chthoniennes,
La coction décomposée, poussant, se refuse,
A l’air lumineux dragon tirant sur ses chaînes.

                              Joël Gissy


lundi 21 juillet 2025

La Fausse Rencontre


La Fausse Rencontre

Tel un invisible Gygès,
Je fuirai toujours en oblique,
Tournant l’anneau, valet de pique.
Par les dédales de l’Hadès,
Le double au monde s’entrelace.
D’un Livre pour sortir au jour,
Le gardien tournoyant s’efface,
Inconnu, Maître du détour.

               Joël Gissy



Ecouter le poème :






Bocca della Terrore


Bocca della Terrore

Entre une muraille où la nature a repris
Les droits de sa sauvage extase vénérée,
S'ouvre l'antre égaré des sylvestres esprits,
Temple inconnu d'un sous-bois étrusque. Oubliée,
De la matrice ignée d'une caverne antique,
Ressurgit une immémoriale panique.
En montant par les marches dévorées de lierre,
Par la bouche écartelée d'un masque tragique,
On aperçoit un petit autel de pierre.

                            Joël Gissy


dimanche 20 juillet 2025

Botanique humanoïde


Botanique humanoïde

Sur un chantier abandonné depuis longtemps,
Ourle la tanaisie, jaunissante dans l’aube.
Tombeaux herbeux séchés, et puis de la ciguë,
Nachtschatten des mandragores aux mors aiguë,
Bézoard d’un homunculus cuit par les ans.
Tranchant comme un fouillis ébouriffé de jaube,
Grappes solanacées du Diable où des os
Inconnus, se refrit des chiens errants la daube,
Moisson délétère héritée de Déméter.
Le matin répand son odeur de pain dans l’air.
Maison somptueuse aux Jnoun parmi les pavots,
Ainsi qu’une sale rumeur qui s’enfuit,
Rampent par les gravats les ombres de la nuit.

                                    Joël Gissy



Ecouter le poème :





mercredi 9 juillet 2025

De grandine et tonitruis


De grandine et tonitruis

Agobar, savant et sage, avait prévenu
Son Grand Empereur que le temps était venu.
Charlemagne ainsi connut le Peuple de l’air,
Anges intermédiaires d’un monde inconnu.
Voguant sur les nuages, leurs vaisseaux d’éclair
Dévastaient les champs de signes par leurs auras,
Qui font penser aux géoglyphes des Nazcas.
Son petit-fils... Les Ægyptiens, avaient tout vu.
Parfois, ils enlevaient des témoins de valeur,
Afin de nous expliquer leurs intentions.
On fit hisser des mâts pleins d’incantations
Afin de leur souhaiter naufrages et malheur.

                                 Joël Gissy


L’Analepse des Songes




L’Analepse des Songes

Lorsque les nôtres nous oublient,
Que les liens se ramifient,
L’âme s’incarne, aux fers retors !
L’esprit sans amour nie son corps.
Entre des dimensions futures,
Les souvenirs se font matures.

Par ce plan matérialisés,
Comme dans l’autre, affinités,
Se tissent les enfers en nous,
Sans récompense ni courroux,
Constellations magnétiques
Aux accouplements mimétiques.

                    Joël Gissy


La Viande jetée


La Viande jetée

J’avais quatorze ans, en Charente-Maritime.
Mais ils m’avaient jeté des morceaux de cadavre
Trouvés dans des sacs de déchets dans la forêt.
Le Marseillais riait avec son regard blet,
Affreux, épouvantable, innocent, trop intime.
Et son père était catcheur. Inspirant le poivre
Insupportable, un cerf fondu, rien de pareil.
Analepse alanguie, d’un malaise vermeil.

                      Joël Gissy


samedi 28 juin 2025

Réflexion


Sénilité

A force de se castrer de raison,
Le bon sens est devenu l’exception.
Il pleut dans les cerveaux essorillés
Dont les plus naturelles voluptés
De la bienveillance ont la veisalgie,
Suicide lent de la Philosophie.

                     Joël Gissy



L'Ancien Perturbateur


L’Ancien Perturbateur

Près du fleuve de la Forêt sans nom,
Demeure, insatiable, un Grand Rākshasa.
Triple Kronos dantesque au dernier Livre,
Ou Moloch à la panse ardant de cuivre,
Aux crocs dévorateurs, du Gohonzon
De Nichiren. Passant la Yamuna,
La Reine des Enfants démons surveille
Ses filles, et sa corne d’abondance
Déborde en l’obscurité qui sommeille
Quand dans la lumière Shiva danse.

                            Joël Gissy



vendredi 27 juin 2025

La Croix des Solstices


La Croix des Solstices

D’un saint clair fils d’Orphée, hiérophante égyptien,
Tel l’éclat solsticial par la fente au matin,
Entre ces colonnes, flamboyant berger,
Renaît Dionysos, le cornu étranger.
Les pauvres chevaliers montent un seul cheval
Quand pointe à l’orient le museau du chacal.
Du Phœnix crucifié l’ultime descendant
Ceint son flanc poussiéreux des boucles du serpent.

                                   Joël Gissy







mercredi 25 juin 2025

Inspiration d’Or


Inspiration d’Or

Le Monde s’organise en immense égrégore
Né des profondeurs de l’inconscient collectif.
Palingénésie mue d’un courant primitif,
La pulsation s’accroît toujours avant d’éclore.
L’existence, en réification théurgique
Peuplée de tulpas, prend forme, aura de musique
Dont l’onde s’alourdit, décantée en matière
Vibrante et condensée ainsi que la lumière.
Rayons ultraviolets d’un chant d’infrabasse,
D’autres dimensions bien plus évoluées
Rêvent, tel un démiurge en vivantes pensées
Et l’esprit dans soi-même infiniment trépasse
Où l’Unique évolue à travers les regards
Tentaculaires de chaque être en des hasards
Dont la coïncidence accroît la perfection
Au détail près de sa démultiplication.

                          Joël Gissy


lundi 23 juin 2025


 Ecouter les nouveaux poèmes



L’Horizon d’Astarté


L’Horizon d’Astarté

Vénus en conjonction trace une étoile ardente.
Ishtar, pointant de la nuit bleutée s’oriente,
Au crépuscule rougissant phosphorescente.

Des ténèbres d’or d’une ogive inachevée,
Se dissipe, hermétisme d’une arche ignorée,
D’un sanctuaire la caverne illuminée.

Là-bas, flamboie la rose en astre inaccessible,
Reflet d’un dodécaèdre inversant sa cible
Concentrée aux confins de l’Univers sensible.

                                 Joël Gissy


Exploration sumérienne


Exploration sumérienne

Le long des murailles briquées du labyrinthe,
Coulissent en brouillant les plans comme des lames
Les akhkarus, d’un rictus mâtiné de crainte.
Ainsi que des vampires aspirant les âmes,
Ces dimmekhabs assoiffés, haussant les épaules,
S’humanisent, abrutis dangereusement.
La bande infâme ironise d’un claquement
De langue en démurant les autres de leurs geôles.
Glapissant, les yeux injectés, la foule obscène,
Se déboîtant, boitille et lentement se traîne,
Cependant que la Ravisseuse aux longues dents
Ruisselle, au sein de lait, de ses sanglots sanglants.

                                        Joël Gissy

                  

mardi 17 juin 2025

L'Image des yeux fermés


L'Image des yeux fermés

Claire énigme, arde un Codex Sinaiticus.
Le vent mord le secret de la pierre qui vire,
Menhir horizontal d'un druidique empire.
Verdoie au loin la lionne innée de Sirius.
Trigonométrie de labyrinthes tombeaux,
Se mêle l'outre-noir d'éblouissements nouveaux.

                                     Joël Gissy


lundi 16 juin 2025

Léoglyphe


Léoglyphe

Le gamma primitif aux croisées des chemins
Trace de la génération la transmission.
Atavisme des bras aux jambes en fusion
Du guerrier contre une contraire illusion.
S’enrichit la fortune aux blasphèmes anciens.
Les âmes ramifiées en trois, sept, neuf et dix
Explorent l’expérience ainsi qu’un phœnix
De l’universelle conscience arborisés.
S’ouvrent des souffrants les translucides écrins.
Calcédoine âcre au parfum botryoïdale.
Sables s’incrustant dans la glande pinéale,
Grappes de cristaux craquelant violacés.
Comme un sang pétrifié, raisins sumériens.
Bastet se roule ainsi qu’un lion qui se love.
Prends garde aux voluptés griffues de la Déesse.
La nuit murmure en frissonnant sur la mangrove.
Respire à fond la volcanique prophétesse.

Joël Gissy

mardi 27 mai 2025

Alter ego

Alter ego

Quand l’esprit contemplatif de l’homme allongé
Sur un horizon d’airain doucement lévite
Dans l’espace intérieur de son aura plongé,
Il éveille en son corps, cependant qu’il médite,

Un démiurge embrasé dont le verbe inconscient
Bâtit des prismes d’or et d’immenses cités.
Reflété par les flots, ce sombre Léviathan,
Tel un génie serein déployant ses clartés,

Lui parle étrangement de sa voix d’hélium.
Et ingurgité par cet entonnoir béant
Ainsi qu’en une extase emplie d’un noir d’opium,
L’assoiffé d’infini se noie dans le néant.

Joël Gissy

Extrait du recueil Ouroboros

lundi 26 mai 2025

Le Poëme de la Femme et les recueils, vidéos...


Le Poëme de la Femme

Ne sois pas trop sincère, innocente adorée ;
Réprime ta froideur lorsque tu te souviens.
Car je sais les douleurs de ta chair mortifiée
Qui hantent son sein jeune ainsi que les airains.

La langueur est un fard aux chastes demoiselles ;
La candeur fait la beauté de la femme mûre,
Quand ce doux nonchaloir s’enfuit à tire d’ailes
Sur le désespoir de ta nocturne figure.

Oui, c’est dans la fusion mystérieuse et soudaine
Des deux types opposés d’un soupir nuptial
Que luit tel un flambeau de pureté sereine
La matérialisation de mon idéal.

                             Joël Gissy
  
                                                Ouroboros, BoD, 2015



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mercredi 21 mai 2025

Lueur subliminale


Lueur subliminale

Toits affleurant de terre, maisons diluviennes
Des Cavaliers danubiens à longue épée,
Jusques au bord du Rhin des sylves amphibiennes.
La dame grise, la forêt l’a avalée.
Le ressac du fleuve irisé sur le rivage
Choque par les galets un ondoyant visage.

                           Joël Gissy


samedi 17 mai 2025

La Ruine simiesque


La Ruine simiesque

La vie, salle d’attente où tous sont déjà morts,
Se referme, emmurée des cris de ses remords.
Un malade tremblant, parfois, se surexcite
Mais la Faucheuse ne vient jamais assez vite.
Cadavres gigotants de danses impudiques,
Grognent en se mouvant les volontés cyniques
D’un théâtre abruti d’arcanes de cinoque
Qui semblent craqueler en un tableau baroque.
Mais le cauchemar ne se termine jamais
Car glapit l’Au-Delà de ses miasmes inquiets.

                            Joël Gissy


Carte du ciel tellurique


Carte du ciel tellurique

La lumière éclot au sein de la Vierge noire.
De Vénus est dessiné le pentacle en gloire.
Vitrail d’un solstice, où point l’axe des étoiles,
Se fendent les secrets mûris du creux des moelles.
La statue respire, aux talismans incarnée,
Rose mystique en la pierre déployée.

                          Joël Gissy
 
                                   Le 13 mai 2025

vendredi 9 mai 2025

Sympathie des Fous-Morts


Sympathie des Fous-Morts

D’un tunnel onirique aux vitres espacées
Comme d’un aquarium les réguliers rectangles,
En un cheminement de gondoles passées
Parmi de longs canaux qui tremblent à leurs sangles,
Garde-fous pour les étranglements d’autres langues,
Visitons de ces hologrammes bleus les angles.
A l’arête invertébrée, t’embarquant, tu tangues ;
C’est le cheminement, tour d’un manège étrange
Au rail parallèle… Ou bien des âmes l’échange.

Joël Gissy


Les Révélations d'Awalhdouateden, BoD, 2015

jeudi 8 mai 2025

Anthropomorphie


Anthropomorphie

Quand le questionnement devient la liberté,
L’écho perpétuel se mue en volonté.
Les symboles sont devenus une intention.
Bien loin d’une passive et mièvre illusion,
Les formes font écho comme une symphonie
Où ne vivra jamais la sinistre ironie.

                      Joël Gissy


vendredi 25 avril 2025

Sifflements inconnus


Sifflements inconnus

Tel de silbos, le vent s’anime,
Frôlant la blancheur d’une cime.
Un puant mais gentil migou,
En Afghanistan barmanou,
L’Abominable homme des neiges,
Sympathique, hurle ses arpèges.
Avec des moines tibétains,
Dansait dans ses pelages beiges
Le géant parmi ses cousins.

                   Joël Gissy

La Truite du Belchensee


La Truite du Belchensee

Lentement, elle circule, un petit sapin
Croissant sur son dos moussu tout autour du lac.
Cependant que Bélénos à la lune verte
Contemple immobile en un regret le déclin
Comme un croulement d’une mont-joie du Larzac
Qui donne un repère au berger en pure perte,
La déesse Fricka, des luxuriants orages
Frémit de sa gorge tremblante une élégie
Que la brume en son haleine solidifie
Où se mélange un rictus luxurieux des Ages.

Joël Gissy


mercredi 23 avril 2025

L’Aventure perpétuelle


Ubiquité statique

Dans un ancien tombeau découvert en Egypte,
Une photographie. Et puis un appareil.
Réalisation en devenir d'une crypte.
Debout, se tient l'explorateur, éclair vermeil
D'un voyage immobile en dehors du sommeil.


L’Aventure perpétuelle

La boucle est inévitable,
Guématrie sur cette table,
D'un jeu royal invariable.
Monte le souffle du Diable
Aux mers, curieuses natures,
Où, remembrances futures,
Se recousent les fractures.


Joël Gissy 

samedi 19 avril 2025

Cosmographie sumérienne


Cosmographie sumérienne

L’Arachnéen mutilé file son étoile
Derrière un brumeux et galactique voile.
Poursuite du Dragon, se mord le Serpentaire
Où Muscae s’est prise, Ophiuchus en arrière.
Mais c’est de la Tortue que vient le mystère
Des anciens secrets d’ancêtres draconiens
Dont se lient en caducée charnel ses liens.

                               Joël Gissy


mardi 8 avril 2025

L’Etoile d’Or


L’Etoile d’Or

La rose du pentacle inversé concentrique
Traverse en soi l’Univers dodécaédrique.
L’œil du Druide observe, orifice ajusté,
Les proportions des zones en cercle encastré,
Comme une longue-vue d’enfant dans les deux sens.
Conjonctions où Vénus trace aux vapeurs d’encens
Le signe pythagoricien qui se renverse
Dont le regard du faucon face au soleil perce.

                                 Joël Gissy


Fantaisie nocturne


Fantaisie nocturne

Au moment de la nuit où la sylve a des yeux,
Or qu’à l’épuisement s’enrhument les babils
Des courlis ainsi que des sylphes silencieux,
Quand les saules pleureurs écument de leurs cils

La vase du marais qui s’endort et pétune
Un nuage estompé par le flambant reflet
Des feux follets mêlés aux rayons de la lune,
Mon souffle est prêt de s’éteindre et mon cœur se tait

Comme pour vibrer au chant des chouettes chevêches.
Alors, des constellations d’ondines revêches
Embrasent leurs auras de sinople éclatant

Dont la chandelle ubuesque expire en grésillant
Tel un prisme ardent à chaque fois que la brise
Tourne la feuille argent des aulnes qu’elle irise.

                            Joël Gissy


Noctifer, Le porteur de nuit, BoD, 2014








lundi 7 avril 2025

L'Etreinte du Guerrier


L'Etreinte du Guerrier

Quand fleurit le silence, au mois d'avril,
S'achève un ancien rituel viril.
C'est alors que l'âme sort de l'exil.
Les larmes d'or sont ainsi qu'un courage
Dont le singe a distillé le breuvage
Et que le sage exprime dans sa rage.
Embrassé, l'enfant retient un sanglot.
En rêvant, la patience ne dit mot.
L'existence n'est qu'un nakizumō.

                       Joël Gissy


Ego sum Monstrum, BoD, 2024




vendredi 21 mars 2025

Le Vampire alsacien


Le Vampire alsacien

Du château d’Ortenberg banquets tant appréciés,
Les invités finissaient vidés de leur sang.
Désormais, ruine à ciel ouvert, le fort puissant
Murmure les festins des lieux abandonnés.
L’hôte immortel fut réduit en cendre au bûcher,
Dans la brume de sa forêt vaporisé.
Mais, reconstitué des miasmes maléfiques,
Le suceur d’âme erre encor par les nuits gothiques.
Il y pousse aujourd'hui des arbres menaçants,
Fantômes anormaux de ses rires méchants.

                                  Joël Gissy